Le succès du robot-chien de Sony, vendu à plus de deux cent mille exemplaires dans le monde, la vulgarisation des robots aspirateurs, ou encore des tondeuses à gazon autonomes au Japon préfigurent une nouvelle génération de robots domestiques, susceptible de se développer très vite d’ici à dix ans. Ces machines devront être en interaction entre elles, mais surtout avec l’homme. Or, le principal obstacle au déploiement de ces robots utilitaires réside dans leur difficulté à adapter leur fonctionnement aux rythmes et aux contraintes des milieux humains – horaires, déplacements, ” dynamicité “, etc.“Si demain nous voulons être capables de déployer des systèmes robotisés dans des environnements complexes et changeants, il nous faut, dès aujourd’hui, leur permettre de s’adapter – aussi bien au niveau matériel que comportemental – aux contraintes de ces environnements “, explique Alexis Drogoul, maître de conférence à l’université Pierre-et-Marie-Curie et responsable du projet Microbes au sein de l’équipe de recherche Miriad (Méthodologie des interactions et recherches en intelligence artificielle distribuée). Débuté en avril 1999, le projet Microbes – Mise en ?”uvre de l’intelligence collective des robots en environnement standard/Maîtrise de l’immersion de collectivités de robots en environnement social – dispose d’un budget global de 2,5 millions de francs et devrait se terminer dans un an.Les chercheurs de Miriad ont exploré un grand nombre de technologies de reconnaissance et d’apprentissage capables d’immerger des populations de robots dans des environnements qui ne leur sont pas spécifiquement adaptés. Les expériences se sont déroulées dans les locaux du pôle IA (intelligence artificielle) du LIP6 (Laboratoire informatique de Paris-VI), où sont installés entre cinq et dix robots en permanence. Objectif : expérimenter différents modèles de comportement, d’apprentissage et d’organisation. “Nous développons tout un ensemble de logiciels en mesure de donner aux machines la conscience des contraintes qui pèsent sur elles. Nous travaillons ainsi sur le concept d’autonomie ajustable. Nous utilisons également des bibliothèques qui, capables de dialoguer directement avec les capteurs, s’attellent en priorité aux tâches primitives. A savoir l’ensemble des réflexes que doivent acquérir les robots pour survivre dans un environnement dynamique “, poursuit Alexis Drogoul.La navigation réactive du robot – capacité à bouger tout en évitant les obstacles notamment mobiles – capte en priorité l’intérêt des chercheurs. Ces derniers étudient les problèmes d’interaction et de conflit susceptibles de survenir dans les déplacements des machines.Leur but est de déterminer les mécanismes d’adaptation à fournir aux robots afin qu’ils puissent eux-mêmes résoudre et anticiper la plus grande partie des problèmes auxquels ils se trouvent confrontés. Autre élément essentiel, les doter d’une autonomie énergétique, basée sur des recharges individuelles auprès de bornes prévues à cet effet. “La colonie de robots que, par exemple, nous sommes en train d’installer, ne possède pas encore de but fonctionnel précis. Pour l’heure, notre ambition est de constituer, au sein du laboratoire, un écosystème satisfaisant pour eux. Ils formeront alors une base collective suffisamment versatile et autonome, et pourront être employés à différentes tâches. Le studio créatif de France Télécom R&38;D, qui nous accompagne dans ce projet, réfléchit déjà à des applications pratiques “, conclut Alexis Drogoul.
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