Jusque-là pour regarder en plein écran la totalité d’une émission archivée par l’Institut national de l’audiovisuel (INA), l’internaute devait débourser quelques euros. Il devrait très prochainement avoir accès à un panel de vidéos en
ligne, à ce même format, mais cette fois gratuitement. A condition d’accepter au préalable de visionner, comme sur le petit écran, quelques pages de publicité.Ce n’est pas pour autant que le service payant disparaîtra. Il s’agit pour l’INA de trouver d’autres voies pour ‘ rentabiliser ‘ son investissement. ‘ Le coût du projet est difficile à
chiffrer. On capitalise sur la numérisation des archives commencée voilà déjà six ans, à laquelle s’ajoute le travail d’archivage en ligne, ainsi que le développement de la plate-forme technique ‘, développe Roei Amit,
responsable des éditions de l’institut.A ce jour, le site revendique un peu moins de 50 000 utilisateurs payants. Soit une infime partie de ses visiteurs uniques dont le nombre s’établit, selon l’Institut, à une moyenne de un million d’internautes par mois. C’est
donc tout naturellement que l’INA a décidé de monétiser cette audience. Si l’établissement public n’a pas vocation à gagner de l’argent, les sommes engrangées ?” par la location, l’achat de vidéos ou la publicité à venir ?”
seront reversées aux ayants droit ou financeront les futures évolutions du site.
Des tarifs plus attractifs
‘ Le projet d’insérer de la publicité n’est pas nouveau. Mais il a nécessité un peu de temps. Nous avons dû passer un appel d’offres après lequel la régie de France Télévisions Publicité a été sélectionnée. Dès la
semaine prochaine, des bannières classiques seront insérées sur le site. Ce n’est que début 2007, que la publicité apparaîtra dans les vidéos ‘, explique Roei Amit.Les modalités restent encore à définir, comme le spectre des émissions concernées. A priori, l’insertion de la publicité ne devrait concerner que les programmes longs. Elle devrait être diffusée sous forme d’écrans
d’une dizaine de secondes, à visualiser pendant le téléchargement ou bien avant le lancement de la vidéo.‘ L’arrivée de la publicité ne devrait pas changer l’articulation du site entre programmes gratuits et payants. Mais elle permettra d’harmoniser la grille tarifaire selon la longueur des émissions et les droits
d’auteur à verser. Les tarifs seront plus attractifs ‘, souligne Roei Amit.A son lancement le 27 avril dernier, le site proposait plus de 100 000 programmes en consultation, certains gratuits (80 % selon l’INA), d’autres payants.
Semaine après semaine, l’établissement ajoute de nouvelles émissions en ligne. Ainsi sur les quinze derniers jours, dix ans de journaux télévisés ont été insérés. Avant la fin de l’année, seront, par exemple, disponibles 700 heures de
l’ancienne émission culturelle de Bernard Pivot, Apostrophes.L’INA espère atteindre le chiffre de 150 000 documents en ligne au premier trimestre 2007. A l’horizon 2015, c’est tout le fonds documentaire qui devrait être accessible sur Internet.
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