En règle générale, les chefs de projet informatique gèrent du temps, et non de l’argent. Les directions fonctionnelles sont, à l’inverse, plus promptes à parler de finances et de retour sur investissement que d’évaluation des délais… C’est en quelque sorte pour réconcilier ces deux points de vue et avoir une vision commune des contraintes de chacun que la direction informatique européenne de Bic s’est lancé dans l’installation d’un outil de gestion d’activités pour ses besoins propres. Un choix qui vient renforcer la nouvelle organisation de la direction des systèmes d’information, engagée depuis 1999. Conséquence : un centre de décision basé en France coordonne désormais les projets de dix-sept pays européens. Celui-ci s’appuie sur une structure matricielle qui redistribue les tâches des équipes d’informaticiens. Une ligne formée par les métiers traditionnels, comme les études, le développement ou l’exploitation, croise la ligne des experts spécialistes d’internet, des progiciels de gestion intégrés ou des solutions décisionnelles.
Au-delà de la planification
“En nous organisant ainsi, nous pouvons mieux répondre aux projets transversaux qui nous sont confiés de plus en plus souvent”, souligne Eric Blandin, directeur des systèmes d’information pour l’Europe. Pour tirer avantage de cette nouvelle manière de travailler, il fallait donc améliorer les aspects de gestion administrative des projets en allant plus loin que la simple planification des tâches. En mettant en fin d’année dernière sur l’intranet de l’entreprise, à la disposition des chefs de projet, le progiciel de gestion d’activité de l’éditeur américain Niku, l’objectif était, en particulier, d’obtenir une vue financière fine des projets. “Il a fallu trois mois pour acquérir les réflexes nécessaires. Nous devions monter des plannings de ressources communes à plusieurs projets et classifier des règles, confie Eric Blandin. Mais, au final, les chefs de projet ont appris à mieux communiquer et à supprimer la double gestion qu’ils réalisaient sur des applications personnelles.” Aujourd’hui, les éléments consignés par l’outil permettent d’analyser les raisons des dérapages, puis de réviser les estimations de charges. Et Eric Blandin d’ajouter : “Nous nous consacrons plus à la gestion du projet lui-même qu’à la consolidation des données. Avec ces informations, nous sommes plus réalistes sur les projets que nous lançons. Nous sommes maintenant capables d’être transparents vis-à-vis des entités fonctionnelles. Si le projet est cher, elles doivent savoir pourquoi et pouvoir ainsi calculer leur retour sur investissement.”
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