En 2000, le PMU a enregistré sa plus forte croissance depuis 10 ans (+ 6,5 %). Avec un mois de novembre en hausse de 9,7 %, le record sera-t-il battu en 2001 ?Le mois dernier, les paris ont généré près de 530 millions d’euros [3,5 milliards de francs, ndlr], grâce notamment au Multi(*). Lancé le 15 septembre, il a déjà réalisé plus de 75 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est le double des objectifs que nous nous étions fixés. Ajouté au nouveau pari Spot, qui sélectionne les chevaux à partir des paris déjà enregistrés, nous pouvons espérer cette année franchir très largement le cap des 610 millions d’euros de chiffre d’affaires. Imaginez, les paris Spot ont été lancés le 1er décembre et 900 000 tickets ont été vendus dès le premier jour !Vous n’évoquez pas la contribution de la chaîne de télévision Equidia, ni une demande éventuelle pour une licence numérique ?Vous avez raison, la modernisation du PMU c’est aussi, depuis le mois d’avril, les paris par satellite. Nous sommes les seuls au monde à offrir ce service. Sur la chaîne Equidia, diffusée sur Canal Satellite, TPS et le câble, 70 000 comptes ont déjà été ouverts pour un chiffre d’affaires de 91 millions d’euros. Et 10 % des téléspectateurs qui parient à travers Equidia n’avaient jamais joué. En 2002, le chiffre d’affaires de la chaîne devrait atteindre 150 millions d’euros. Le lancement de ces paris a “boosté” l’ensemble de notre activité. Mais concernant une diffusion par voie numérique terrestre, le moment n’est pas encore venu de se prononcer.Nouveaux types de paris et nouvelles formes de jeux… Que vous reste-t-il à inventer ?Le PMU compte aujourd’hui 6 millions de parieurs. Nous estimons le potentiel de nouveaux clients entre 2 et 3 millions de joueurs. Tout reste donc à faire. Les succès remportés par les nouveaux produits nous incitent à viser un public plus jeune et plus féminin. Notre prochain chantier verra l’émergence de bornes interactives. En test à partir de janvier 2002 sur les hippodromes, ces bornes seront ensuite, selon les résultats, installées sur l’ensemble du réseau de vente, voire, pourquoi pas, dans des lieux de passage comme les supermarchés. Il s’agit à la fois d’éviter les files d’attentes aux parieurs et de conquérir un nouveau public.Vous aviez annoncé le lancement des paris sur internet pour le mois de septembre dernier. Depuis rien…Je vous le confirme, les paris sur internet seront lancés l’année prochaine. Ce report est dû à des raisons techniques mais aussi à des questions marketing. Nous avons préféré nous consacrer entièrement au lancement de nos deux derniers produits. En outre, notre exigence de sécurité nous incite à être particulièrement vigilants et à être sûrs des procédés de sécurisation avant de lancer un tel projet. Mais internet reste un maillon incontournable dans notre démarche d’ensemble pour étendre l’accès aux paris. Nous en attendons d’ailleurs de 30 à 45 millions d’euros de chiffre d’affaires dès la première année de commercialisation.Ce retard est-il lié aux problèmes de finalisation de votre système informatique ?Notre système est globalement achevé et les 15 000 terminaux des différents points de vente sont désormais reliés à notre central. Mais il nous reste effectivement quelques fonctionnalités à installer comme les paris à distance et sur les hippodromes. Ce vaste projet de rénovation, mis en place en 1995, sera totalement terminé d’ici à 2003. Il aura nécessité plus de 300 millions d’euros d’investissement. En outre, j’ai été un peu étonné que l’on puisse dire, ici ou là, que le PMU a été “piraté”. C’est complètement faux en ce qui concerne les paris, que ce soit dans leur collecte ou dans le mode de calcul. Pour le reste, c’est un peu exagéré, puisque les données qui étaient visées concernaient la bureautique interne, c’est-à-dire la vie de l’entreprise, et n’étaient pas utilisables à l’extérieur.Peut-on parler de relais de croissance à propos des paris à distance ?Avec 88 000 comptes par le Minitel, 17 000 par le téléphone et 70 000 par le satellite, les paris à distance représenteront près de 3 % de notre chiffre d’affaires global cette année, soit une hausse de 40 % par rapport à l’année dernière. Ce n’est qu’un début. Il n’y a pas si longtemps, les paris à distance comptaient pour moins de 1 % de notre chiffre d’affaires.Où en est l’appel d’offres auquel vous avez participé pour la gestion de l’hippodrome de Madrid ?Le premier appel d’offres a été annulé pour vices de procédure. Mais nous ferons tout pour remporter le prochain. Nous voulons mettre notre savoir-faire à la disposition de pays comme l’Espagne où les sports hippiques restent marginaux.Cela veut-il dire que vous pourriez être amenés à investir dans d’autres pays d’Europe ?D’Europe, mais aussi du monde… (*) Le but est de trouver les quatre premiers de la course dans le désordre en jouant de 4 à 7 chevaux
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