Dans une entreprise d’intermédiation entre l’offre et la demande comme Manpower France, le poids stratégique de l’informatique est tel que son DSI est directement rattaché au PDG. Il fait d’ailleurs partie du comité de direction. Bertrand Amilhat a rejoint Manpower France il y a quatre ans pour remettre de l’ordre dans une informatique très sollicitée, la croissance de l’entreprise ayant quadruplé entre 1993 et 1998. Ses premières mesures ont consisté à réinstaurer ordre et méthode dans la conduite des projets. En particulier, à éviter de brûler les étapes clés des tests et du recettage.Depuis votre arrivée, avez-vous opéré d’importants changements organisationnels ?Aux études, nous avons réintroduit le travail en mode projet avec une forte implication des utilisateurs. Côté production, l’intégration des nouvelles technologies aux technologies grands systèmes classiques (architecture à plusieurs niveaux ou n-Tiers) s’est traduite, cette année, par la création d’un pôle architecture. Celle-ci s’explique par la difficulté croissante des choix à effectuer et par la complexité des évolutions. Cette cellule de huit personnes s’investit également dans la veille technologique. L’objet actuel de sa recherche : la possibilité, pour les utilisateurs, d’avoir un mot de passe unique, quelles que soient les applications.Quels sont vos priorités et grands projets pour les deux prochaines années ?Nous avons réorganisé les études il y a deux ans. Aujourd’hui, nous nous attaquons à la production pour mieux intégrer les nouvelles technologies à notre process d’exploitation. Nous passerons à la phase d’optimisation en 2003 pour améliorer notre efficience et réduire les coûts. Quant aux projets, nous cherchons à rendre plus conviviale l’interface homme-machine du système de gestion actuel dans les agences (utilisation d’un navigateur internet). La DIT contribuera ainsi à améliorer la productivité des trois mille utilisateurs concernés. Les bêtatests auront lieu entre la fin 2002 et le premier trimestre 2003. Si tout va bien, le déploiement s’effectuera entre avril et décembre de l’année prochaine. Un autre projet, conduit en 2003, concernera la refonte des tableaux de bord des agences. Trois mille utilisateurs seront dotés des outils décisionnels orientés web (Brio Enterprise), associés au SGBD DB/2.Comptez-vous pour autant recruter des informaticiens ?Chaque année, 2002 excepté, pour être en mesure de conserver en interne la maîtrise de notre informatique, nous intégrons une petite dizaine de profils très pointus et expérimentés ?” des spécialistes DB/2 ou des experts en nouvelles technologies, par exemple. Ces derniers nous apportent une veille technologique et nous assurent une plus grande pertinence face aux fournisseurs. Nous espérons pouvoir reconduire ces embauches l’an prochain. Avec l’accord des SSII, il nous arrive d’ailleurs parfois de recruter des prestataires ayant travaillé pour nous.Pouvez-vous préciser votre politique de formation interne ?Nous n’hésitons pas à mettre à niveau nos collaborateurs chaque fois que cela nous paraît nécessaire. Cependant, l’an prochain, j’ai l’intention de formaliser davantage les besoins en formation. Nous devrons être plus proactifs. En effet, si l’on ne prend pas le temps de recenser les besoins, les collaborateurs ont tendance à attendre d’être au pied du mur pour se former.Dans quelle mesure recourez-vous à la sous-traitance ?J’ai opté pour une tierce maintenance applicative/TMA parce qu’il est difficile d’assurer la rotation des équipes internes sur les postes de maintenance. En outre, quand une entreprise comme la nôtre dispose d’un grand nombre d’applications stratégiques, la TMA permet de contourner le risque de ne pouvoir se passer de collaborateurs indispensables. Aujourd’hui, j’envisage de faire héberger en externe la salle des machines pour améliorer la sécurité. En résumé, je choisis de sous-traiter partout où le prestataire de services apporte une véritable valeur ajoutée.Confiez-vous vos achats informatiques à un profil particulier ?L’an dernier, en effet, un acheteur informatique a rejoint la direction des achats de Manpower France, créée en 2000. C’est lui qui négocie les prix avec les fournisseurs à partir de dossiers préparés avec la direction informatique et des télécommunications. Nous définissons ensemble les listes de fournisseurs.Disposez-vous également d’un contrôle de gestion informatique interne à la DIT ?Oui, mais un contrôle de gestion informatique ne me paraît pas indispensable à temps complet pour m’aider à appréhender les coûts purement informatiques. Dans le cadre des projets venant en soutien d’un processus de gestion, ce sont les maîtrises d’ouvrage qui se chargent d’évaluer la rentabilité des applications ?” temps passé par les utilisateurs, résultats obtenus, avantage créé ou valeur ajoutée apportée.
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