Pour mettre un terme aux ” visions ” de son prédécesseur, Gunter Thielen n’aura pas perdu une minute. Nommé fin juillet à la tête du cinquième groupe médiatique mondial, le nouveau président de Bertelsmann opère en effet un retournement stratégique sans précédent.Au siège de Gütersloh, en Rhénanie-du-Nord, on vit le changement comme un véritable retour aux sources. Réduction des dettes, gel des acquisitions, concentration sur les activités saines, décentralisation des décisions: Gunter Thielen restructure selon l’ancien modèle, en stoppant net les délires d’expansion de Thomas Middelhoff.
BOL, Bemusic, Napster au placard
L’aventure Internet, qui a coûté à Bertelsmann près de 900 millions d’euros en 2000/2001, est déjà pratiquement enterrée. Bertelsmann abandonne le commerce en ligne. Le libraire en ligne BOL devrait être vendu au concurrent Amazon. Napster, la plate-forme d’échange de fichiers musicaux qui devait devenir ” un second AOL “, est sur le point d’être liquidée. Enfin, la filiale B2C du groupe, DirectGroup, a été prise directement en main par le patron. ” Il s’agit d’un gros chantier “, estime Gunter Thiele.Avec le départ de Middelhoff, l’entrée en Bourse pour 2005 est également remise en cause. Le nouveau président assure qu’il tiendra les engagements de son prédécesseur. Mais on sait que le ” patriarche “, Reinhard Mohn, qui détient encore avec sa famille 75 % des parts de Bertelsmann, a toujours été défavorable à cette idée.Par ailleurs, on ne connaît pas encore les intentions du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), qui détient une option pour vendre sa part en Bourse en 2005 (25 %). Mais d’ici là, les propriétaires ont encore le temps de réfléchir, et surtout de proposer aux actionnaires une nouvelle vision d’avenir pour le groupe.
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