Lorsque Thomas Middelhoff a pris les commandes de Bertelsmann en 1998, Internet était son domaine de prédilection. Son objectif était de faire entrer le grand groupe média dans une ère nouvelle. Le Net devait littéralement révolutionner l’une des plus prestigieuses entreprises allemandes.Trois ans plus tard, le président du groupe allemand est beaucoup moins présomptueux. Alors qu’il prépare l’entreprise à une introduction en Bourse à l’horizon 2004, les mauvais chiffres Internet sont venus jeter une ombre sur le projet.A l’occasion du bilan 2000-2001, qui a été dévoilé aujourd’hui à Berlin, Thomas Middelhoff a dû en effet reconnaître ses premiers échecs. Jamais le groupe du Gütersloh n’avait perdu autant d’argent dans le Net. Près de 900 millions d’euros sur un chiffre global de 20 milliards d’euros. Un record ! Grâce aux revenus des cessions d’AOL Europe et de MediaWays, Bertelsmann réussit néamoins à compenser ces pertes qualifiées“d’investissement pour l’avenir”.
“Un groupe média de dimension internationale ne peut pas renoncer à l’Internet. Quel que soit son cours en Bourse”, a estimé Thomas Middelhoff.Le président de Bertelsmann est revenu sur son échec cuisant dans sa conquête du marché de la vente en ligne. Le lancement de BOL à l’étranger n’a pas marché et a permis à son concurrent Amazon de prendre une longueur d’avance. “Il a eu d’abord un problème technique (logiciel). Puis nous sommes allés beaucoup trop vite et dans trop de pays à la fois”, a-t-il reconnu (BOL.fr a été fermé début juillet).Néanmoins, Thomas Middelhoff croit toujours dur comme fer à sa stratégie. Il n’admet pas que l’on dépeigne Bertelsmann comme une entreprise qui navigue à vue. “Prenez la liste des quarante premiers sites visités aux Etats-Unis, nous en avons treize. Aucun groupe au monde ne peut se prévaloir d’une telle position. Nous sommes la seule entreprise qui opère d’une manière agressive dans ce domaine”, souligne-t-il.Quant à l’avenir de sa coopération avec Napster, les projets de Bertelsmann restent encore très flous. “Nous parions sur le peer to peer et nous y croyons”, claironne le président.Thomas Middelhoff reste également convaincu de son choix stratégique avec Lycos, dans lequel le groupe a une participation à hauteur de 18 %. “Nous continuons !”, a-t-il assuré.Moins enthousiaste sur le cas de Pixelpark, l’agence Web de Bertelsmann frappée par l’une des plus graves crises sociales de l’histoire du Net en Allemagne, Thomas Middelhoff n’a pas caché, une nouvelle fois, qu’il attendait un repreneur.Le groupe de Gütersloh a certes les reins solides. Et Bertelsmann dispose d’une gigantesque réserve financière. ” Nous avons un trésor de guerre de 4,6 milliards de dollars “, rappelle le président. Mais Thomas Middelhoff doit maintenant prouver qu’il est capable de rentabiliser les lourds investissements réalisés dans l’Internet. ” Les pertes ont atteint cette année le point culminant “, assure-t-il. En 2002, il a promis de réduire de moitié les pertes, soit 450 millions d’euros. On lattend au tournant.
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