40 % des instances dirigeantes des entreprises du CAC 40 accueillent des DSI : ce chiffre vous surprend-il ? (*)À vrai dire, pas tant que ça. Je pensais même qu’il serait supérieur, tant l’attitude des dirigeants français vis-à-vis de la technologie a évolué ces dernières années. Aujourd’hui, la plupart des grands projets informatiques sont personnellement suivis par les directions générales, voire le PDG lui-même, en collaboration avec le directeur des systèmes d’information. L’informatique n’est plus un mal nécessaire et coûteux, mais un levier de changement au service du business des entreprises. Et les DSI sortent de leur tanière pour participer pleinement à l’élaboration de la stratégie de l’entreprise, en qualité de chef d’orchestre, qui aurait autant des compétences managériales qu’une expertise technologique. Je compare l’évolution du rôle de ces derniers à celui des contrôleurs financiers, il y a une quinzaine d’années : ces derniers étaient un peu sous-estimés, comparés à des chefs comptables, alors qu’ils sont aujourd’hui parmi les membres les plus importants des comités de direction.La plupart des DSI ont tout de même été largement évincés au moment de la bulle internet…C’est vrai : il fallait aller vite, et les patrons, effet de mode oblige, ont mis en place des structures parallèles (les directions e-business) pour élaborer leurs projets, dans l’espoir d’échapper aux pesanteurs de la direction informatique. Mais les DSI ont, depuis, pris leur revanche : avec le retour à des règles de gestion plus strictes, à une politique de retour sur investissement, ils sont de nouveau légitimes. Et ils ont aujourd’hui pris complète possession de l’univers internet.Les patrons français sont-ils encore moins “technophiles” que les Anglo-Saxons ?L’écart s’est très largement estompé depuis trois ou quatre ans. Particulièrement dans des secteurs d’activité où la manipulation d’informations est un enjeu crucial : assurance, banque, télécoms… Outre-atlantique, cabinets de conseil en stratégie et SSII ont plus tôt mêlé leur savoir-faire, tandis qu’en France, jusque récemment, les consultants définissaient avec les dirigeants les grandes lignes de la stratégie des entreprises, et les SSII s’adressaient aux directions informatiques, simples exécutants de cahiers des charges établis sans concertation avec elles. Désormais, et Accenture en est l’exemple type, un nombre croissant de cabinets de conseil ont mis l’expertise technologique au c?”ur de leur activité. Et ont ainsi accompagné ?” voire suscité, dans certains cas ?” l’intérêt des dirigeants pour les nouvelles technologies.Les entreprises françaises investissent-elles suffisamment dans les technologies ?Depuis 1996, les investissements informatiques des entreprises françaises augmentent sensiblement et régulièrement. Et s’ils sont plus faibles ces derniers temps, ils augmentent toujours, alors qu’ils se tarissent aux États-Unis. Les entreprises américaines ont surinvesti dans la période 1998-2000, provoquant leur surendettement actuel, et peut-être leur plus grande difficulté à sortir de la crise, par comparaison avec la France. Plus prudents, les patrons français sont partis plus tard, mais continuent de financer des projets et semblent mieux armés pour traverser les difficultés actuelles.(*) Résultats d’une enquête menée par Accenture pour Le Nouvel Hebdo ( lire l’article).
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