Le secteur du conseil en France est plus que morose. Comment réagit Accenture ?Nous assistons, à l’heure actuelle, à la consolidation du secteur du conseil et à une baisse importante du tarif des prestations. Tout cela se cristallise à un moment où l’économie est morose et où les entreprises ont délaissé les gros investissements en hautes technologies. Devenues plus exigeantes, elles expriment tout cela en termes de prix. Il faut ajouter que la situation du secteur du conseil est évidemment liée à celle des grands cabinets d’audit ?” les “big five”?”, qui doivent séparer leurs activités de conseil et d’audit ?” et, parfois, d’informatique.Cela augure-t-il de futurs changements dans la stratégie de la société ?En ce qui concerne les vrais principaux changements d’Accenture, je parlerai d’abord de notre évolution vers l’externalisation de projets informatiques depuis environ un an. Auparavant, nous étions bien moins impliqués dans ce type de prestations. Chez Accenture, l’externalisation fonctionnelle ?” gestion comptable et administrative, gestion des ressources humaines et des achats ?” s’est déjà fortement développée. C’est plus récemment que nous avons ciblé le marché de l’externalisation informatique, y compris des infrastructures. Nous nous appuyons pour cela sur nos alliances conclues avec Microsoft, Peoplesoft, SAP, Siebel et autres Ariba.Comment se répartiront vos activités à court terme, compte tenu du ralentissement économique et du gel de certains grands projets informatiques ?Nous envisageons d’accroître de façon significative notre chiffre d’affaires dans l’externalisation dans les trois à cinq ans à venir, parce que les revenus y sont récurrents et que la demande des entreprises est en hausse. Cette croissance, comparée à celles des activités liées au conseil, devrait être plus élevée et représenter une part bien plus significative de notre chiffre d’affaires. Le conseil pur, en revanche, ne représentera à lui seul qu’une portion beaucoup plus restreinte. Force est de constater que le conseil pur ne se porte pas très bien en France et que les entreprises en ont moins besoin.Votre politique des ressources humaines va-t-elle évoluer, si l’on tient compte de l’élargissement de votre offre de services ?Le développement de l’activité d’infogérance et de services informatiques explique pourquoi nos équipes sont aujourd’hui pluridisciplinaires. Nous ne sommes pas seulement des forces vives composées de consultants. Et nous ne serons plus une société de consultants BCBG ! Avec nos équipes d’informaticiens, qui, à l’avenir, seront étoffées, nous offrirons également des services allant de la maîtrise d’?”uvre au développement informatique. L’une des principales conséquences en sera que nous allons de moins en moins recourir à des sous-traitants. Nous voulons reprendre cette part de chiffre d’affaires non négligeable. Nous étions normalement beaucoup plus en amont des projets que sur leur réalisation concrète. Comme nous allons élargir notre offre de prestations, nos effectifs regrouperont divers types de profils ?” aussi bien des consultants, des informaticiens que des ingénieurs. Aussi prévoyons-nous une réorganisation en termes de gestion de carrière individualisée. Et nous tenons à promouvoir cette culture de la diversification, que je considère unique.
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