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Bénéfices en berne, mauvaises performances : l’Italie veut le départ du patron de STMicroelectronics

Le patron de STMicroelectronics est sur un siège éjectable. Rome est mécontent des performances de l’entreprise franco-italienne spécialisée dans les semi-conducteurs et veut la tête de Jean-Marc Chéry, le PDG du groupe. Une pomme de discorde avec Paris…

Ça ne va pas très fort pour STMicroelectronics. Le bénéfice a trébuché de plus de 60 % l’an dernier, tandis que le cours de Bourse a difficilement progressé de 5 % ces cinq dernières années — très loin des 22 % d’Euronext, la principale bourse pan-européenne. Et à des années lumière de la progression fulgurante des cadors du secteur des semi-conducteurs…

Le patron de STMicroelectronics en sursis

En cause : une conjoncture difficile dans les secteurs de l’automobile et de l’industrie, qui sont les principaux clients de l’entreprise (STMicroelectronics est aussi fournisseur d’Apple). En début d’année, la société admettait que 2024 avait été une des plus mauvaises années pour l’industrie.

Le gouvernement italien, qui possède 27,5 % du capital de STMicroelectronics à égalité avec la France (via Bpifrance), voit ces chiffres d’un mauvais œil tout comme la gouvernance assurée par Jean-Marc Chéry, rapportent Les Echos. Le PDG français a décroché un troisième mandat l’an dernier, avec l’aide décisive du ministre de l’Économie de l’époque, Bruno Le Maire.

Outre les mauvais résultats de la société, Rome reproche aussi à Jean-Marc Chéry de favoriser les intérêts français au détriment du partenaire italien. Ces derniers mois, STMicroelectronics a lancé une ligne de production près de Grenoble, mais n’oublie pas l’Italie pour autant avec un site annoncé en Sicile ainsi qu’une expansion de la ligne de Catane.

L’autre inquiétude concerne le plan de 3 000 suppressions de postes, soit 6 % du personnel du groupe. Giancarlo Giorgetti, le ministre italien de l’Économie, craint que les effectifs français soient « protégés » par rapport à leurs homologues italiens. Les relations houleuses entre Paris et Rome ne favorisent pas un climat serein entre les deux plus importants actionnaires. L’assemblée générale en mai prochain devrait être électrique.

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Source : Les Échos


Mickaël Bazoge