Près de trois ans après leur apparition, les serveurs d’applications Java souffraient toujours de l’absence d’un test de performance standard et adapté. TPC-W, le seul benchmark web transactionnel en vigueur n’abordant pas du tout les composants EJB (Enterprise Javabeans). Il était donc temps de corriger ce défaut. Aussi, la publication en juin dernier de la spécification définitive du benchmark officiel ECperf 1.0, voué au test des serveurs Java 2 Enterprise Edition, suivie, le 1er octobre, par la mise à disposition d’un kit comprenant le code nécessaire à l’exécution du test, devraient-elles ravir tous les utilisateurs de ce type de produits.
Sun a choisi… Borland
L’énoncé de ces règles du jeu, consultables sur le site Java.sun.com/j2ee/ecperf, a sonné le début des hostilités. Le premier tir n’a pas tardé. Le 29 octobre, Sun, pour vanter les capacités de son serveur ?” Sun Fire V880, sous Solaris 8 ?” à satisfaire la montée en charge d’une solution Java 2 Enterprise Edition (J2EE), a annoncé les tout premiers résultats au test ECperf (voir tableau ci-dessous). Il a pour cela fait appel au produit de… Borland (AppServer). Il aurait pu logiquement retenir sa solution iPlanet ou solliciter son allié de longue date, Oracle, ou le leader dans le domaine BEA, par ailleurs partenaire stratégique. Non, Sun, le père de Java, a préféré, pour cet acte publicitaire, s’en remettre au “petit” Borland, trop souvent écarté de la cour des grands aux yeux de Bruno de Combiens, responsable marketing chez Borland France. Ces résultats devraient clouer le bec à tous ceux qui “contribuent à nous coller une réputation de second couteau”, lâche-t-il, un rien amer. Même s’il est fort à parier que les géants de l’infrastructure ne mettront pas longtemps à surenchérir, l’histoire retiendra qu’ils ont omis ?” par négligence ou par impuissance ? ?” le premier rendez-vous fixé par ECperf. D’autant que tous ?” BEA, IBM, Oracle, Sybase, iPlanet, HP, Iona, Borland et ATG ?” ont contribué à la genèse de ce test, élaboré dans le cadre du programme Java Community Process.
Des revendications de performances vite oubliées
Si Oracle n’a rien d’autre à dire, sinon qu’il promet de publier bientôt ses propres résultats ECperf, Pierre-Olivier Chotard, de BEA France, consent à fournir une explication : “La performance n’est plus une question ultime. C’est important, mais plus décisif.”Vraiment. Ce serait un peu trop vite oublier la guéguerre des revendications de performances à laquelle IBM, Oracle et BEA se sont livrés de mai à juillet dernier par communiqués interposés. Le 30 mai, IBM a ouvert le feu en affirmant que Websphere 4 pouvait gérer deux fois plus de transactions que Weblogic de BEA. Surprise : le 7 juin, Oracle dément et en profite pour clamer que Oracle 9iAS est deux fois plus rapide que Websphere et de deux à quatre fois plus performant que Weblogic Server. BEA met tout le monde d’accord en déclarant, le 9 juillet, que son produit était jusqu’à quatre fois plus véloce que Websphere 4 et 54 % plus performant que Oracle 9iAS.Halte ! Dans les rangs du Giga Group, on conseille vivement d’ignorer ces exercices de “benchmarketing” et de se fier plutôt au seul benchmark qui fera dorénavant foi : l’ECperf.
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