Beezik compte bien séduire les pirates repentis ou pris par la patrouille Hadopi. La plate-forme musicale proposera à partir du début du mois de juin 2009 du téléchargement légal gratuit. Et de manière illimitée. Pour son lancement, elle disposera de deux millions de titres, puisés dans les catalogues d’Universal Music, EMI, Naïve, etc.
Mais pas question de laisser les internautes faire ce qu’ils veulent des morceaux téléchargés : les fichiers, au format WMA de Microsoft, s’accompagneront de verrous numériques (DRM) limitant leur copie. Chaque titre pourra être transféré cinq fois sur PC, sur portable ou sur baladeur (pas de gravure sur CD). Au-delà, l’utilisateur devra procéder à un nouveau téléchargement.
« L’objectif final est d’évoluer vers un service sans DRM. Nous devons pour cela convaincre les majors. Certains artistes comme Cerrone ou Anaïs sont d’ores et déjà prêts à jouer le jeu », commente Jean-Christophe de Launay, président et cofondateur de Beezik.
Publicité obligatoire
Pour obtenir les titres, les mélomanes devront consentir à regarder des spots publicitaires de 10 à 15 secondes. Ce mode de sponsoring est déjà largement utilisé sur le Web, en particulier par les sites de vidéos comme Allociné ou encore le service de catch-up TV de M6. Mais rarement encore pour financer la musique en téléchargement.
Beezik a mis au point un procédé pour s’assurer que la publicité soit effectivement vue par l’internaute. « Nous nous sommes demandé quel format publicitaire rapporterait le plus afin de l’adapter à notre modèle, explique Jean Canzoneri, directeur général et cofondateur de Beezik. A la fin du spot publicitaire, et de manière à faire démarrer le téléchargement, l’internaute dispose de quelques secondes pour confirmer d’un clic qu’il a bien vu la vidéo. S’il ne clique pas dans le temps imparti, le téléchargement ne se lance pas. » Il devra à nouveau jouer la publicité.
Afin de marquer l’esprit des internautes, les publicités ne sont pas générées automatiquement à la volée. C’est l’amateur de musique lui-même qui sélectionne parmi quatre spots celui qu’il désire regarder. « L’utilisateur analyse et choisit quelle publicité il souhaite voir. Il se rappelle ainsi de la marque selectionnée, mais aussi des autres en présence, insiste Jean-Christophe de Launay. Toujours pour plus de présence, la marque enfin, apparaîtra sur la pochette du titre téléchargé sous la forme d’un sponsor du type “Beezik remercie untel” ».
Financer ses achats de 4 à 25 %
En plus d’offrir de la musique, Beezik entend rémunérer les internautes. Chaque téléchargement gratifie l’utilisateur de 30 points équivalents à 30 centimes d’euro. Cumulés, ces points sont transformables à tout moment en bons de réduction que l’utilisateur peut dépenser auprès d’une cinquantaine de partenaires marchands (3 Suisses, Pixmania, Rueducommerce, Sephora, etc.).
Afin d’obtenir son coupon, l’internaute se rend sur Beezik, indique le nombre de points et le marchand auprès duquel il compte acquérir un produit. Le site génère alors un bon virtuel, dont le code est expédié par e-mail. Il ne restera plus qu’à le saisir auprès de l’e-commerçant.
Mais attention, cette monnaie virtuelle ne permet pas de régler la totalité d’un achat, mais finance en partie son prix, de 4 à 25 % selon les marchands. Beezik est, quant à lui, rémunéré par ces marchands en tant qu’apporteur d’affaires. C’est ce modèle économique mixant affiliation et publicité qui permettrait au site d’offrir de la musique tout en rétribuant les ayants droit. Et grâce auquel la société entend atteindre l’équilibre d’ici à deux ans.
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