Le mauvais temps persiste. Et les derniers bulletins de météo économico-techno-marine laissent toujours planer la menace de l’ouragan. Avis de tempête, donc. Le bon sens marin suggère que l’on se blottisse au fond d’un port bien abrité. Oui, mais voilà : on est au large, dans la zone où se déchaînent les éléments. Le navire high-tech, trop favorisé ces dernières années par des alizés bien réguliers, a aujourd’hui rejoint ces zones de tourmente. Le bon réflexe, dans ce temps de chien, est de réduire la toile et de vérifier que les hublots sont verrouillés. Il faut, comme on dit dans ce milieu humide et secoué, “étaler “. Et ne pas paniquer.C’est ce à quoi, semble-t-il, un grand nombre d’amiraux responsables s’attachent. Laisser passer la tempête. Pour tenir le cap, par contre, la tentation est grande, pour d’autres capitaines fracassés, de trop délester le navire. Un équipage trop important ? Une cargaison trop lourde ? Allégeons. Et vogue la galère ! Le propre d’une dépression est de se creuser. Et plus la chute en gradient de pression atmosphérique est rapide, plus le vent est violent. Nous y sommes, certes. Mais, plus loin, l’arc-en-ciel pointe. Il faut le voir ! Bien que soumise aux perturbations d’un certain effet de serre, la météo des affaires ne prévoit pas une ère de glaciation. Le plus cassandre d’entre tous les cassandres ne s’y risque pas. A peine ose-t-il alourdir le pessimisme ambiant ?” c’est de bon ton ?”, comme il volait hier (et volera demain ?) au secours d’une économie triomphante. Le monde aujourd’hui s’est-il arrêté de tourner ? Les entreprises ont-elles gelé leur activité ? Avons-nous besoin de moins d’informatique et de technologie pour faire tourner nos boutiques ?Si les phares du World Trade Center sont tombés dans un tourbillon d’horreur, les Bourses américaines n’ont pas cédé. Les européennes ne veulent pas plus entendre parler de cauchemar. Commerce électronique, semi-conducteurs, services informatiques… Nombre de secteurs envoient des signaux rassurants de reprise ou de maintien d’activité. En Europe ?” et particulièrement en France ?”, le moral des ménages frémit, mais se refuse à la panique. Les temps de misère sont propices à certains réajustements (ne négligeons pas la poussée du chômage…). Cela suffit bien à notre peine. Pas la peine den rajouter dans la sinistrose. Hardi les braves ! Tout le monde sur le pont…
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