Malgré le marasme qui déferle actuellement sur la presse en ligne, Bayard Presse maintient des objectifs très ambitieux. Par l’intermédiaire de Bayardweb, une filiale dont le groupe Suez et le groupe d’assurance complémentaire Médéric sont également actionnaires, l’éditeur français lancera cinq sites Web à partir de la mi-septembre.Trois d’entre eux seront destinés aux enfants et aux adolescents (Clicdapi.com, Astrapi.com, Phosphore.com), un aux seniors (Notretemps.com) et un dernier à la vie religieuse (Croire.com).Dotés d’un contenu spécifique au Web, ces sites s’appuieront néanmoins en partie sur les titres papiers éponymes ou traitant de la même thématique.Le dispositif sera complété par des sites vitrines pour chaque magazine du groupe Bayard et par un ” intranet familial ” transversal permettant aux membres d’une même famille ou d’une communauté d’intérêt de disposer d’outils communs (album photo, agenda…).Quant au quotidien La Croix, il devrait disposer d’un site Internet, avec, entre autres, un accès à cinq ans d’archives du journal, au printemps prochain.
La fin du contenu gratuit ?
A défaut d’avoir été un pionnier de l’Internet, Bayard compte en revanche innover en basant le business model de ses sites Web sur l’accès payant aux contenus. “Un pari difficile” concède Olivier Jay, directeur de Bayardweb, qui ne voit cependant que cette solution pour rentabiliser aujourd’hui un site éditorial. “La publicité en ligne s’est effondrée et le e-commerce ne décolle pas “, justifie-t-il.Si les tarifs d’abonnement ne sont pas encore fixés, ils ne devraient pas excéder quelques euros dans un premier temps.“Si nous avons quelques milliers d’abonnés dans quelques mois, ce sera déjà un succès. Cela voudra dire que l’univers Internet est en train de basculer “, rajoute-t-il.A plus longue échéance, c’est-à-dire d’ici à cinq ans, Bayarbweb table néanmoins sur un scénario de 300 000 abonnés, payant chacun environ 300 francs par an. Grâce à la vente d’abonnements de revues de Bayard Presse et de produits culturels, le commerce électronique devrait, lui aussi, représenter une source de revenus croissante.
Médéric entre à 15% dans le capital de Bayardweb
Créée il y a tout juste un an par Bayard Presse et Suez, la structure Bayardweb dispose aujourd’hui d’une équipe de 50 personnes et d’un financement total de 260 millions de francs. Dans le cadre d’une augmentation de capital annoncée ce matin, le groupe d’assurances complémentaires Médéric détient désormais 15 % de la structure avec une option de 10 % supplémentaire. Au final, Médéric pourrait ainsi avancer près de 100 millions au projet.Selon Olivier Jay, l’arrivée dans Bayardweb de Médéric s’explique en particulier par la volonté de ce dernier de s’imposer dans les domaines de la protection sociale et de l’assurance pour les seniors. Quant au reste du capital, il est désormais détenu à 85 % par une structure holding dans laquelle Bayard Presse et Suez sont à parité.
Bayard, responsable éditorial
A côté de ces deux actionnaires industriels, Bayard Presse conservera la responsablité éditoriale des différents sites. Avec une difficulté : établir des synergies avec les revues papier, sans que ces dernières soient cannibalisées par le Web. “Cest pourquoi nous voulons y aller de façon très prudente “, explique Olivier Jay.Autre grande inconnue : les internautes sont-il enfin prêts à payer pour accéder à des sites Web ? Réponse en septembre.
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