Concevoir un soutien-gorge à partir d’un dessin 2D est un processus qui prenait près de neuf mois à Barbara. Une gestation qui était source de coût important pour le fabricant de lingerie. Afin de réduire la quantité de prototypes, de débrider la créativité et de mieux appréhender les coûts de production d’un modèle, Barbara opte pour une CAO tridimensionnelle. Mais comment trouver les logiciels capables, à partir des volumes courbes tracés par les stylistes, de calculer des surfaces planes compatibles avec lafabrication ? D’autant que pour limiter les coûts de production, une simple transposition de 3 D en 2 D ne suffit pas. “Nous nous sommes d’abord adressés au Centre d’études technique de l’industrie de l’habillement “, confie Pierre Brouqueyres, directeur technique industriel du fabricant. Après une prestation de préconseil technologique de quelques jours, Barbara a ainsi vite fait le tour de ses contraintes. Il a pu les comparer à l’état de l’art et aux outils existants. “Nous nous sommes rendu compte que nous aurions besoin d’aide en développement CAO “, complète Pierre Brouqueyres. Car l’ensemble des logiciels nécessaires, même existant ” sur étagère “, est difficile à identifier. Et la question de la compatibilité des différentes briques se pose.
Mettre à plat la chaîne numérique
Barbara s’oriente alors, en fin 1999, vers un partenariat avec le laboratoire de conception de produits nouveaux de l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (l’Ensam). But de cette coopération : d’abord, informatiser un rendu réaliste des modèles en 3D ; ensuite, en simuler le porter ; et, enfin, tracer en 2 D les patrons ou gabarits nécessaires à la production. Deux étudiants de l’Ensam en projet de fin d’études, assistés par leur professeur, ont travaillé au cas Barbara. La rédaction du cahier des charges fonctionnel a permis de clarifier le rôle des stylistes, ?”uvrant en trois dimensions, et celui des modélistes, chargés de remettre en deux dimensions les idées des premiers. Les critères de choix des différents logiciels ont également été fixés lors de cette étape. Une veille technologique a identifié les logiciels du marché et leurs évolutions futures. Une chaîne numérique théorique, énumérant les données d’entrée et de sortie en chacun de ses points a été construite. Enfin, une analyse comparative a permis d’isoler trois solutions possibles, qui ont été testées. Aujourd’hui, les logiciels de traitement d’image, de modélisation et de rendu sont déjà retenus. Une maquette du futur outil de travail de Barbara a été mise en place. La définition des logiciels de calcul de structure pour simuler le porter du soutien-gorge et visualiser sa ” déformée ” se termine. Un logiciel de développement des volumes, en cours d’étude, permettra d’aboutir aux gabarits de production.
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