Le Président américain est face à un choix cornélien. D’un côté, il doit appuyer une industrie de plus en plus puissante d’un bout à l’autre de la planète. De l’autre, il a accès à plus d’informations qu’aucun dirigeant n’espérait un jour en avoir. Problème, les services Internet reposent sur la confiance avec les utilisateurs. Un sentiment érodé depuis les révélations d’Edward Snowden.
L’enjeu pour Barack Obama est de rassurer les patrons des high-tech. Il a donc organisé en urgence une réunion pour leur faire part, c’est une première, de son projet de réorganisation de la NSA, l’agence de renseignement qui est au cœur du scandale Prism. Il était surtout question de calmer Mark Zuckerberg depuis son appel téléphonique à Obama d’il y a quelques jours pour se plaindre des méthodes de l’agence et des conséquences sur l’industrie américaine.
L’autre événement qui a déclenché cette rencontre est l’audition par une commission sénatoriale d’un responsable de la NSA qui a confirmé sous serments que les entreprises des high-tech étaient au courant des écoutes puisqu’elles sont légales et même obligatoires.
Cette audition s’est déroulée au moment même où Larry Page, patron et cofondateur de Facebook, affirmait lors des conférences TED de Vancouver, qu’il ignorait totalement l’existence du programme Prism, au cœur des révélations de Snowden.
Être un champion du monde ou une menace mondiale ?
Les patrons de Facebook et de Google ont donc répondu présent à l’invitation présidentielle ainsi que ceux de Netflix, Dropbox, Palantir Tech et Box. Manquaient à l’appel les dirigeants de Yahoo, d’Apple et Microsoft qui n’ont pu se libérer pour cette réunion organisée sur le pouce.
Le président a répété l’engagement de « son administration de prendre des mesures qui peuvent donner aux utilisateurs davantage confiance dans le fait que leurs droits sont protégés. » Il ajoute pourtant que cette protection se fera qu’en « préservant des outils importants pour notre sécurité. » Donc, la surveillance…
Cette réunion avec les patrons des high-tech n’est certainement pas la dernière de l’année. Il y en aura d’autres pour préparer le remaniement de la NSA prévu l’an prochain et qui devra donc faire le grand écart entre le respect de la vie privée et sa mission de surveillance des réseaux pour « lutter contre le terrorsime » puisqu’il s’agit de cela.
Dans son message à Obama, Zuckerberg avait bien résumé la situation en rappelant que les États-Unis doivent « être les champions d’Internet, pas une menace pour le monde. » Dans un communiqué publié après la réunion, Facebook a reconnu que l’entretien a été « honnête », mais qu’il doute d’une transformation rapide de la NSA. Proposée en janvier, cette refonte devra être validée par l’agence et le Congrès ce qui promet de sérieuses discussions.
Source : Re/code.
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