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Banques et GIE Cartes bancaires en accusation

CyberComm était leur solution. C’est un échec. Pour le patron de Blue Line, les banques françaises freinent l’essor du paiement en ligne. Le GIE s’explique.

3 questions à … Yves Randoux, administrateur du Groupement des cartes bancaires ” CB “, qui coordonne l’ensemble des procédures applicables à ce moyen de paiement,répond aux critiques sur la sécurité des transactions en ligne. Le Groupement des cartes bancaires ” CB ” est accusé de ne pas prendre au sérieux la sécurité des paiements. Que faites-vous réellement ? Les banques se préoccupent au plus haut point de la sécurité. Pour le commerce de proximité, la carte à puce reste le moyen de paiement le plus sûr, pour le consommateur comme pour les marchands. Quelques chiffres : l’an dernier, les chèques impayés ont représenté 2,29 milliards d’euros [15 milliards de francs, ndlr] d’impayés, dont 460 millions à la charge des commerçants. La carte bancaire, elle, n’a géné- ré que 38,11 millions d’euros d’opérations frauduleuses. Depuis 1987, le taux de fraude a été divisé par dix et se situe aujourd’hui à 0,026 %. Notre objectif, c’est de développer le paiement sécurisé sur internet en nous battant sur plusieurs fronts à la fois. Tout d’abord, les marchands qui ne proposent pas de paiement sécurisé ?” il y en a encore ?” ne doivent plus être acceptés par les banques, car les outils de sécurisation sont aujourd’hui très nombreux : le téléphone bifente, Cyber Comm, la car- te bleue virtuelle… Il ne reste qu’à les mettre en pratique. Ensuite, il faut que vous compreniez que l’on a mis 40 ans pour faire de la carte bancaire ce qu’elle est devenue dans le monde réel. En 2002, notre thème de communication sera ” Payez en sécurité sur internet “. Et les banques vont faire des efforts pour l’expliquer à leurs clients. Quant au phénomène des ” yescards ” [cartes bancaires dont la puce est contrefaite pour autoriser l’achat avec n’importe quel code], je peux vous assurer qu’il vit ses dernières heures. Nous avons doublé les clés de cryptage sur les nouvelles puces, et les anciennes vont être progressivement supprimées.Pourquoi avoir poussé un cri d’alarme l’année dernière et effrayé les consommateurs ? Nous n’avons fait ni l’un ni l’autre. En revanche, nous avons alerté les Français sur la possibilité de vol de leur numéro de carte l’an dernier à cause du phénomène de rechargement de cartes prépayées de téléphones mobiles. En récupérant une facturette affichant un numéro de carte, des jeunes rechargeaient leur téléphone mobile gratuitement. Quant aux transactions sur le net, elles sont peu nombreuses et rarement frauduleuses, car la plupart des marchands ont sécurisé le paiement. Ce qui n’exclut pas les fraudes possibles avec un numéro de carte volé. Mais même dans ce cas, les internautes doivent savoir que si leur numéro est utilisé abusivement, ils peuvent être remboursés instantanément. Ce sont les banques et les commerçants qui garantissent le paiement.Justement, que faire pour ces marchands qui sont le plus souvent victimes de l’utilisation de numéros de cartes volés ? En juillet 2001, nous avons signé un protocole avec la Fevad [Fédération des entreprises de vente à distance] pour que les commerçants s’engagent avec nous sur la sécurisation. Les contrats de vente à distance qui unissent les marchands et les banques vont être revus dans les prochains mois. Les sites de commerce électronique devront détailler les processus de sécurisation qu’ils ont mis en place. Si ceux-ci sont techniquement satisfaisants, les banques garantiront le paiement, même en cas d’actes frauduleux. Cela s’appliquera aux nouveaux contrats dès le début de l’année prochaine, et les contrats existants seront revus.

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Alain Steinmann