Environ un internaute en âge d’être bancarisé sur cinq (18 %) utilisait des services bancaires sur Internet, fin 1999. Cette observation faite par le cabinet d’études IDC, auprès d’un échantillon de 480 internautes, correspond aux habitudes de consommation des minitélistes en 1999. En effet, selon France Télécom, 26,8 % du trafic Minitel en février 2000 a été généré par des services bancaires et de courtage.Ce constat laisse présager une spectaculaire marge de progression de la pénétration de l’Internet bancaire chez les Français. D’autant que seulement 2 % des Français auraient eu recours aux services bancaires sur Internet alors que 60 % d’entre eux en auraient connaissance, selon Taylor Nelson, de la Sofres. Et si le nombre d’utilisateurs de services financiers est amené à progresser fortement, leurs habitudes de consommation sont appelées à changer.Une enquête menée en Grande-Bretagne par le cabinet d’études Fletcher Research ?” filiale britannique de l’américain Forrester Research ?” a montré que les internautes britanniques seraient enclins, comme pour d’autres services en ligne, à comparer les prix et les contenus des services bancaires. Par conséquent, ils pourront choisir tel service de telle enseigne, et tel produit financier de telle autre, aucune banque ne pouvant être compétitive sur l’ensemble de sa gamme.Cette perspective remet en question l’élargissement de l’éventail de services financiers de certains établissements, encore habitués à la fidélité de leurs clients d’agences. Désormais, c’est sur le recrutement de leurs clientèles que les banques en ligne devront se concentrer, les notions de fidélisation et de services prenant aujourd’hui tout leur sens.La non-exhaustivité de l’offre pourrait alors être compensée par des partenariats. Mais ceux-ci peuvent à terme remettre en question le modèle économique de la banque. La banque traditionnelle est d’autant plus menacée qu’elle veille à maintenir son réseau d’agences tout en développant des réseaux en ligne coûteux. Or, IDC estime à 425 francs le coût annuel moyen par client d’un site de home-banking totalisant 50 000 abonnés. Un coût significativement inférieur au coût d’un client traditionnel.Toutefois, ce dilemme stratégique se pose avec moins d’intensité pour des établissements de taille moyenne. Ceux-ci sont moins gênés par linertie induite par un vaste réseau de guichets moins rentable et sont prêts à se valoriser sur les marchés financiers, grâce à une politique de recrutement agressive sur le Net.
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