La banque en ligne britannique Egg chercherait de nouveaux débouchés dans le monde physique, selon le Financial Times. Cette annonce constituerait un tournant pour la filiale de l’assureur Prudential qui a fait d’Internet son unique point de contact avec ses clients jusqu’à aujourd’hui. Joint par téléphone, Egg n’a pas démenti l’information, expliquant que ce virage était en effet un sujet de réflexion, sans toutefois apporter de précisions supplémentaires.” Notre banque a cherché à se développer sur un marché très limité “, rappelle Mike Harris, directeur exécutif d’Egg, dans l’interview au Financial Times. ” Il y a 12 millions de Britanniques qui font appel à un service bancaire présent sur Internet, par téléphone ou par les distributeurs automatiques, mais nous ne pouvons pas ignorer les 28 millions de consommateurs restants “.
Des signes d’essoufflement
Les succès initiaux d’Egg commençent de fait à se nuancer. La banque revendiquait 1,2 million de clients à la fin octobre, dont 900 000 actifs, soit une part de marché de 18,1 % au Royaume-Uni, alors que le numéro un britannique Lloyds TSB affichait 18,3 %.Cependant, l’apparition de nouveaux concurrents a ralenti sa progression : elle a enregistré 107 000 ouvertures de comptes pour son troisième mois d’exploitation contre 114 000 au second. Et ce, malgré des prévisions encourageantes sur le développement de la banque en ligne : selon l’institut de sondage Mori, ce secteur a attiré 4,5 millions de clients à la fin octobre et devrait en compter 14 millions pour 2004, contre 10 millions seulement pour le commerce électronique.Egg a également dû faire face à un début de panique de ses clients suite à un piratage de son système de sécurité durant l’été, avec pour conséquence des retraits d’actifs portant sur 734,4 millions d’euros pour le mois de septembre.Enfin, les produits financiers les plus rentables ?” fonds d’investissements ?” sont peu prisés des clients. Mike Harris a qualifié leurs résultats de ” décevants “.
Internet : un canal de distribution supplémentaire
Si la banque décidait effectivement de développer un réseau physique, elle pourrait disposer de celui de Prudential (300 établissements à travers le Royaume-Uni).Egg estime aujourd’hui qu’une évolution de sa stratégie est un mal nécessaire. Une telle décision tendrait à prouver que les banques totalement virtuelles, en phase de développement en France, ne constituent au final qu’un canal de distribution supplémentaire.Egg a confirmé qu’il serait présent dans l’un des trois principaux pays européens ?” Allemagne, France ou Italie ?” dici à juillet 2001.
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