01net. : Comment est né Dailymotion ?
Benjamin Bejbaum : A la suite d’un voyage aux Etats-Unis. J’ai voulu partager mes vidéos de vacances et j’ai pu le faire grâce à mes connaissances techniques. L’idée m’est alors venue de
proposer un service permettant à quiconque de le faire en toute simplicité. Avec mon associé Olivier Poitrey, directeur technique, nous avons lancé un premier site en mars 2005 avec un vieux nom de domaine, shortv.net.
Très rapidement, nous avons senti que les capital-risqueurs s’intéressaient à nous. Depuis nos débuts, nous avons levé près de 250 000 euros de fonds d’amorçage et nous travaillons actuellement à boucler un
premier tour de table.De quelle manière gérez-vous l’aspect légal des vidéos mises en ligne ?
Nous stockons près de 20 téraoctets de vidéos et nous avons 4 gigabits/s de trafic. Nous ne pouvons pas modérer a priori. En postant leurs vidéos, les utilisateurs s’engagent à respecter les conditions
générales d’utilisation. Et s’il y a un dérapage, comme la diffusion d’une vidéo à caractère pornographique, nos modérateurs la suppriment. Nous intervenons après avoir été alerté soit par un internaute, soit par un filtre technique
disposé dans les zones sensibles du site. C’est la même chose pour les violations de copyright : nous supprimons automatiquement le contenu dès qu’un détenteur de droits nous prévient.Quel est précisément votre modèle économique ?
Nous travaillons à monétiser notre audience. Depuis nos débuts, le nombre de pages vues croît en moyenne de 70 % par mois. Sur le mois d’août, nous sommes à 6,9 millions de pages vues par jour pour
400 000 visites et 300 000 visiteurs uniques. Nous tirons des revenus de 45 % de notre trafic, c’est-à-dire le trafic français. Mais nous ne travaillons pas encore sur les 55 % restants. Notre levée de fonds
servira en partie à accroître nos revenus tirés de l’international.Comment gagnez-vous de l’argent ?
Pour le moment, nous vendons à des annonceurs des mises en avant de vidéos publicitaires. Nous allons aussi mettre en place des billboards (court spots publicitaires) de trois secondes qui précèéderont les vidéos. Et
comme les contenus sont mis en ligne par les internautes eux mêmes, nous mettrons en place un service de partage des revenus tirés de la vente de billboards avec les internautes diffuseurs de vidéos. Nous pensons aussi vendre
des liens commerciaux sur le modèle de MySpace avec Google.Est-ce que vendre la plate-forme technique sous marque blanche fait aussi partie de votre stratégie ?
Ce n’est pas notre vocation. Bien que nous l’ayons fait pour TF1, qui se sert de notre plate-forme sous marque blanche pour son site
Wat.tv. Mais c’est un partenariat qui était rémunérateur pour nous à un moment où nous en avions besoin et qui nous a apporté beaucoup de crédibilité.
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