Axelle Lemaire est la secrétaire d’Etat en charge du numérique. Elle était invitée à ce titre à ouvrir le forum Netexplo à l’Unesco ce mercredi 4 avril.
01net : Cette année, Netexplo met en lumière une nouvelle tendance du numérique avec des start-up soucieuses de leur impact social, que ce soit au niveau de l’environnement ou de l’éducation. Constatez-vous aussi cette inflexion en France ?
Axelle Lemaire : Je dirais que la France joue depuis longtemps un rôle moteur en matière d’économie collaborative. Par ailleurs, beaucoup de nos start-up sont centrées sur les usages et ce sont bien ces usages qui créent de la valeur sociale. C’est le cas de l’auto-partage, par exemple.
Il y aussi, bien sûr, une tendance forte concernant les objets connectés. Et là, il ne s’agit plus de recherche en laboratoire mais bien de changer le quotidien des gens. Cet impact social du numérique était tout l’enjeu de l’intervention de François Hollande lors du Social Good Week de décembre dernier. Mais je suis particulièrement sensible à ces questions d’un point de vue personnel, ayant eu l’occasion de représenter le gouvernement lors des débats sur le projet relatif à l’économie sociale et solidaire au mois de mai dernier.
Dans votre discours d’ouverture du forum, vous avez insisté sur l’importance numérique majeure qu’auront demain des pays émergents et des continents comme l’Afrique. Quel peut-être le rôle de la France à ce sujet ?
De par sa position géographique, son histoire, sa proximité géographique, sa langue partagée, la France a un rôle à jouer en matière d’innovation numérique en Afrique. Mais priorité à l’action. Dès ce vendredi, je vais participer au Forum annuel d’affaires franco-africain avec une table-ronde sur l’innovation où des responsables et des entrepreneurs africains seront présents. Il faut renforcer nos collaborations avec les pays de ce continent.
C’est ce que nous avons fait avec la Tunisie, par exemple. Nous avons signé il y a un an une alliance franco-tunisienne pour le numérique (AFTN) ce qui a permis de présenter un stand commun aux deux pays lors du dernier salon de Dubaï et de rapprocher des entrepreneurs pour conquérir ensemble de nouveaux marchés. J’espère que nous allons pouvoir renouveler ce type d’initiatives avec d’autres pays au Maghreb, au Moyen-Orient ou en d’Asie également.
Concernant l’éducation, vous avez rappelé que l’apprentissage du code serait introduit à l’école à la rentrée 2016. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il ne s’agit pas seulement d’initier les collégiens au code mais de former aussi les enseignants. Le numérique à l’école, c’est également un moyen de se réapproprier la façon d’apprendre. Apprendre à coder, c’est comprendre toutes les étapes d’un véritable raisonnement intellectuel pour aboutir à une solution. J’ai lancé un appel d’offres aux associations et entreprises privées dans ce sens.
Et pour en revenir à la notion d’inclusion numérique, nous échangeons avec ma collègue secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, Myriam El Khomri, sur les possibilités d’action dans les quartiers populaires.
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