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Avis de tempête chez les éditeurs B-to-B

Les éditeurs d’applications de commerce interentreprise sombrent-ils dans les affres de la récession ? La série de mauvais résultats qui frappent Ariba ou i2 confirme ce pronostic. La tendance fait tâche d’huile et touche également Broadvision et Inktomi.

A commencer par Agile Software pour 2,55 milliards de dollars est annulée. Un coup dur qui devrait déboucher sur des suppressions d’effectifs dont l’ampleur n’a pas été communiquée.

Le modèle économique du revenu à la transaction ne fonctionne pas

i2 n’est pas en reste. L’éditeur, né avec la nouvelle économie autour de l’optimisation des flux logistiques, accuse la tendance : son prévisionnel pour le premier trimestre 2001 chute de 47 % à 186 millions de dollars contre 355 millions.” La crise porte sur le modèle économique du revenu à la transaction [entre 1 et 3 dollars par vente, NDLR] à l’?”uvre sur les places de marché publiques, à contrario de la vente sur le mode de la licence qui se pratique sur les places privées (connexion d’une entreprise et de ses fournisseurs, NDLR). Attirer des clients sur des espaces marchands B-to-B et engranger des revenus récurrents prend du temps. Le ralentissement de l’investissement décidé par les fers de lance de ces marchés comme Dell ou IBM explique les mauvaises performances actuelles des éditeurs B-to-B “, explique Daniel Carpentier, directeur du marketing Europe du Sud de i2 France.Les solutions envisagées par i2 pour passer ce cap reposent sur un plan d’économies qui passerait par la suppression d’environ 600 emplois, soit 10 % de ses effectifs.Quant aux places de marché publiques, à l’image de Worldwide Retail Exchange, (Wallmart, Casino, Tesco, Auchan…) ou de i2 open (IBM, Nortel, Hitachi, Fujitsu…),“leur part dans le chiffre d’affaires de i2 en 2001 devraient s’établir à 5 % contre 10 à 15 % aujourd’hui”, poursuit Daniel Carpentier.” En revanche, les places de marché privées, qui pèsent 85 % de notre chiffre d’affaires, confirment leur bonne santé. Elles devraient nous permettre d’amortir l’impact de ce ralentissement grâce aux ventes fermes de licences “, conclut-il.

Une crise qui affecte tous les professionnels d’Internet

Sur le marché de la gestion de contenus marchands, Broadvision fait également pâle figure : des pertes en perspectives pour un montant non communiqué et un prévisionnel de chiffre d’affaires pour le premier trimestre 2001 de 85 à 90 millions de dollars, en chute libre par rapport aux 180 millions escomptés. Ici encore, l’éditeur prévoit un plan de suppression de 325 emplois, environ 15 % des effectifs.Les éditeurs de solutions marchandes, frappés de plein fouet par le ralentissement des investissements dans la haute technologie ? Oui, et le cadre est plus large que prévu, puisqu’il affecte également le spécialiste de la recherche d’informations Web Inktomi : un prévisionnel de chiffre d’affaires d’environ 36 millions de dollars au deuxième trimestre, contre 63 millions escomptés, et la suppression de 25 % de ses effectifs, soit 260 emplois, figurent au menu des conséquences de cette crise.

Les promesses du e-business n’ont pas été payantes

Un diagnostic que confirme le cabinet d’études Markess International. “Les éditeurs de briques technologiques ne peuvent plus vendre de grands projets complexes en promettant une multiplication par 10 du chiffre d’affaires. Les entreprises se retirent pour adopter des projets à taille humaine et moins onéreux. Les promesses du e-business n’ont pas été payantes, et le retour de boomerang fait mal aux professionnels du secteur”, tranche Sylvie Chauvin Benech, PDG du cabinet danalystes Markess International.

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Francisco Villacampa