Emmanuel Guillaume n’est pas du genre à s’endormir. Alors quand le plus dur est fait, il prend le large pour revendre son énergie ailleurs : “En dix ans, les directions juridiques ont été mises en place et le plus gros travail de développement est achevé “, constate le directeur juridique et fiscal du groupe France Telecom, qui s’apprête à rejoindre le prestigieux cabinet d’avocats américain Baker & McKenzie. En tant qu’associé. Une première sur la place de Paris ! Dans son entourage, on parle même de ” goût du risque “.
Marketing de la fonction publique
L’ancien diplômé de Sciences Po Paris, énarque de surcroît, a commencé sa carrière au conseil d’Etat en tant qu’auditeur, puis maître des requêtes. Il a notamment été rapporteur puis commissaire du gouvernement au service contentieux, en charge des affaires concernant l’industrie et l’environnement, de 1986 à 1989. Mais, surtout, à 31 ans, il entre chez France Telecom à un moment crucial : la société devient un établissement public. Il faut donc complètement réformer son statut, avec tout l’accompagnement que cela suppose en interne. Il parle à cet égard de ” marketing de la fonction juridique “. “J’ai ” vendu” le droit au sein du groupe pendant dix ans, précise-t-il. Il a fallu expliquer en effet notre rôle dans une entreprise a priori très technicienne, c’était passionnant ! “.D’abord délégué aux affaires juridiques à la direction générale des télécoms, il en devient le directeur en 1991. Et se voit confier la réalisation d’un grand chantier : mettre en place, animer et développer la direction juridique de l’opérateur français, qui rassemble aujourd’hui 220 juristes en France et dans le monde. Contre une dizaine de personnes au départ ! “J’ai recruté la quasi totalité de l’équipe de juristes, souligne-t-il. C’était une expérience humaine captivante.” Aujourd’hui, il reste l’un des artisans de la mutation de la société vers un marché concurrentiel internationalisé. Un profil sur mesure pour endosser ses nouvelles responsabilités chez Baker & McKenzie. Et créer l’expertise télécom qui manquait au sein du cabinet d’avocats.Il sera en charge des questions de droit liées aux télécoms et à l’internet, et travaillera plus précisément par exemple sur les opérations de fusions-acquisitions, les aspects régulation et les litiges dans ce secteur. Un bon avocat pour les concurrents de France Telecom ?
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