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Avion : un autre pays veut entrer au capital d’Airbus, aux côtés de la France

Ses bonnes performances en 2024, contrastées par les difficultés de Boeing, font de l’avionneur européen Airbus un acteur majeur de l’industrie. La Pologne est en train de réaliser l’importance d’entrer à son capital, aux côtés des trois pays fondateurs que sont la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Avec trois sites de production et plus de 800 salariés, Airbus est un industriel important en Pologne. Pourtant, le pays a longtemps préféré passer commande auprès de Boeing, notamment pour son armée. Dernier contrat en date : pas moins de 96 hélicoptères de combat Apache, conclu en août 2024, précédent d’autres discussions autour de 32 avions de combat de type F-15EX Eagle II. Si le pays le confirme, il deviendrait alors le premier opérateur européen de l’appareil.

Avec un nouveau premier ministre pro-européen depuis plus d’un an, du nom de Donald Tusk, la Pologne a changé de posture et s’est rapprochée d’Airbus, alors qu’une importante commande pourrait être annoncée dans les prochaines semaines. Selon le journal Le Monde, le PDG du groupe aéronautique devrait se rendre en personne à Varsovie pour l’occasion. La Pologne ne se contenterait pas d’être client, mais pourrait bien entrer au capital, pour ainsi rejoindre les pays fondateurs : la France, l’Allemagne et l’Espagne.

La France est aujourd’hui aux manettes de 10,83 % d’Airbus, suivi par l’Allemagne à 10,82 % et de l’Espagne à 4,1 %. Au-delà, d’autres investisseurs institutionnels se partagent quelques milliards d’euros de capital, comme notamment TCI Fund Management Ltd (3,01 %) et Amundi Asset Management (0,47 %). Reflet de l’importance stratégique de l’entreprise pour ces nations, la Pologne pourrait chercher à se placer, à l’heure où les États-Unis, sous l’administration de Donald Trump, opèrent une politique plus distante en matière d’aide à la sécurité européenne.

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Airbus invite l’Europe à améliorer sa défense

Sur les 44,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2023, Airbus a généré 11 milliards d’euros pour sa division Defence and Space, englobant ses activités militaires et spatiales. En 2024, celle-ci a enregistré une croissance de 5 %, à 12,1 milliards d’euros, grâce à ses ventes dans la branche « Air Power », dédiée aux avions militaires. Sa croissance aurait pu être plus significative, mais dans le même temps, ses activités spatiales lui ont coûté beaucoup d’argent (1,4 milliard de dollars de charges exceptionnelles), entraînant une diminution de 8 % du résultat opérationnel ajusté d’Airbus en 2024.

Pour faire la promotion de ses activités militaires, le PDG d’Airbus déclarait que l’Europe devait « améliorer son jeu » en matière de défense. À la fin de l’année, son programme A400M (avion de transport militaire) rencontrait des incertitudes sur son niveau de commandes, et l’avionneur déclarait qu’il allait évaluer « l’impact potentiel sur les activités de fabrication du programme », rapportait récemment Reuters. Dans le même temps, le programme venait alourdir Airbus d’une charge supplémentaire de 121 millions d’euros.

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Hadrien Augusto