XRL, pour « Extra Long Range » (« très longue portée » en français). Après l’A321neo, Airbus s’apprête à livrer à son premier client l’A321 XLR, un avion dont le développement aura pris cinq ans et qui risque de donner du fil à retordre à Boeing, après le succès de l’A220. En tout, plus de 500 commandes pour 25 clients ont été recensées par le géant de l’aéronautique européen au mois de mai, pour un avion que l’on qualifie aisément de « sans équivalent ».
Son intérêt ? Pouvoir atteindre la portée d’un avion long-courrier, tout en limitant son fuselage à celui d’un monocouloir. De quoi limiter les consommations, rendre plus accessibles aux compagnies les destinations lointaines, et réduire les prix des appareils. La suite logique au retrait par des compagnies comme Air France de l’utilisation de l’A380, le géant du ciel aux quatre réacteurs. Face à lui, Boeing ne s’aligne plus. Le programme « NMA » (pour « New Midsize Aircraft »), n’a pas abouti à des versions modernisées des 757 et 767.
Un premier A321 XLR dans le ciel, avec Iberia
Iberia, première compagnie à pouvoir prendre livraison de l’A321 XLR, vient de dévoiler le détail de son calendrier avec l’appareil. Pour commencer, l’avion prendra la route de Boston aux États-Unis, depuis l’aéroport de Madrid en Espagne, avec des rotations quotidiennes. Un vol de 8 heures et 25 minutes estimé, dont le premier décollage est prévu au 14 novembre. Il sera ensuite complété d’un autre vol en direction de Washington D.C à partir du 15 janvier 2025.
Malgré tout, il ne sera pas le premier monocouloir à traverser l’Atlantique. Airbus a déjà livré des A321neo à des compagnies comme Air Transat et TAP Air Portugal, qui s’occupent désormais de trajet comme Lisbonne-Boston, ou Lisbonne-Montréal. Cela dit, face à un A321neo, l’A321 XLR pourra explorer de nouvelles possibilités grâce à ses 1 000 kilomètres de plus d’autonomie avec un seul plein. En effet, le rayon d’action de l’A321 XLR atteindra 8 400 kilomètres, contre 7 400 kilomètres pour l’A321neo.
L’ère des avions « polyvalents »
Avec eux, nous entrons dans une nouvelle ère des avions dits « polyvalents ». Car avec 240 passagers de capacité maximale, cet A321 XLR peut aussi bien convenir à des vols moyen-courriers que long-courrier. Jusqu’à présent, entre 7 000 et 8 000 kilomètres de portée existait un vide dans l’aviation, et les compagnies devaient obligatoirement basculer sur des modèles d’avion bicouloir comme les A330, A350, B777 ou B787 pour pouvoir assurer de tels vols. Aujourd’hui, les A321 XLR leur offre de nouvelles possibilités, et la capacité de voler 10 heures.
Malgré tout, l’A321 XLR aurait pu faire mieux. Jusque dans les dernières étapes de son développement, Airbus tablait sur un rayon d’action de 8 700 kilomètres. Malheureusement, au moment de ses certifications par l’Agence européenne de la sécurité aérienne, il aurait perdu 370 kilomètres, sans quoi il n’aurait pas pu obtenir tous les feux verts. La faute à un surpoids de 700 à 800 kilos là où Airbus l’estimait entre 200 et 300 kilos.
Après Iberia, d’autres compagnies pourront réceptionner l’appareil. Parmi elles, American Airlines (50 exemplaires), United Airlines (50 exemplaires), WizzAir (47 exemplaires), Qantas (20 exemplaires) ou encore Air Canada et Air Transat qui comptent se partager 30 exemplaires.
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