Boeing, l’avionneur américain aux 8 milliards de dollars de perte en 2024, va travailler avec Elon Musk, le nouveau conseiller de Donald Trump sur les questions de réductions de dépenses publiques. Par le biais de son nouveau patron, Kelly Ortberg, la société a discuté du dossier de remplacement de l’avion présidentiel Air Force One. Depuis sa commande lors du premier mandat de Donald Trump, l’appareil a été retardé et le budget les concernant dépassé de plus de 2 milliards de dollars.
En cause, des changements de conception, des contraintes de chaînes d’approvisionnement, et des problèmes de main-d’œuvre, qui avaient déjà fait peur au président américain. En 2017, alors qu’il n’était pas encore entré en fonction, Donald Trump avait déjà menacé Boeing d’annuler la commande pour cause de coûts élevés. Avec Elon Musk, son nouvel objectif est d’accélérer la livraison de la commande, et d’éliminer les coûts, mentionnait Kelly Ortberg dans une interview à CNBC mardi.
« Le président veut ces avions plus tôt, nous travaillons donc avec Elon pour voir ce que nous pouvons faire pour accélérer le calendrier de ces programmes », rajoutait Kelly Ortberg.
Lors de son arrivée chez Boeing, en août dernier, le nouveau patron a pris la décision de remplacer le directeur de la division défense et espace, qui s’occupe à la fois des activités de Boeing dans l’aérospatiale (comme avec la capsule Starliner) et des projets comme Air Force One. Lors du dernier trimestre, la division annonçait des pertes à hauteur de 1,7 milliard de dollars. Le nouveau responsable est un dirigeant interne par intérim.
Pas sûr que l’avion ne soit livré à temps – avant la fin du mandat de Donald Trump – mais une estimation devrait pouvoir être donnée au cours du printemps, annonçait un porte-parole de l’US Air Force à CNBC. En attendant, Boeing va aussi devoir reprendre les essais de son programme 777X, visant à remplacer l’actuel 777 pour concurrencer le programme A350 d’Airbus. Après des mois cloués au sol, les avions de certification ont repris du service.
Elon Musk et Donald Trump et le dossier des astronautes « bloqués »
Quitte à ne pas rejeter la faute sur l’entreprise fleuron de l’industrie américaine, il ne serait pas étonnant de voir Donald Trump évoquer l’administration Biden pour justifier du retard du nouvel Air Force One. C’est en tout cas la stratégie qu’ont décidé d’adopter les deux acolytes à la tête des États-Unis, concernant les deux astronautes bloqués dans la Station spatiale internationale depuis l’année dernière.
En écartant la forte probabilité que le séjour prolongé de Butch Wilmore et Suni Williams ait un lien avec le dysfonctionnement de la capsule Starliner de Boeing, ou que la décision de la NASA qu’il reste à bord en attendant le prochain aller-retour de Crew Dragon de SpaceX, les deux hommes préféraient taper sur l’ancien président américain en qualifiant la décision de l’ancien administrateur de la NASA, Bill Nelson, « de honte » pour Joe Biden.
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Source : CNBC
