Boeing connaît, depuis le 13 septembre dernier, une grève sans précédent de ses salariés. L’arrêt de travail de plus de 35 000 employés du constructeur aéronautique a particulièrement fragilisé sa situation financière, déjà menacée par les problèmes de fiabilité de ses avions, et sa direction serait actuellement en recherche d’un financement historique, de plus de 52 milliards de dollars.
En un mois, la grève aurait déjà coûté plus de 3 milliards de dollars à Boeing, qui a grandement dû ralentir son rythme de production. Son carnet de commandes, comme celui de son concurrent Airbus, est pourtant plein. Et face à une telle discordance, l’un des principaux fournisseurs de Boeing, Spirit AeroSystems, vient de prendre la décision de mettre en congé 700 de ses salariés, faute de travail.
L’importance de Spirit AeroSystems pour Boeing
Spirit AeroSystems n’est pas un nom inconnu, dans le dossier Boeing. Il fait même partie des acteurs clés de l’activité de l’avionneur, alors que cette société lui fournit la plupart des fuselages de ses avions, et notamment de celui du 737. Appartenant à Boeing jusqu’en 2005, la société est devenue un simple fournisseur, travaillant également avec Airbus (pour les ailes de son A220), avant que Boeing ne cherche à récupérer en interne sa production pour une meilleure supervision.
Avec 700 salariés en congé, Spirit Aerosystems s’est donc détaché temporairement de 5 % de sa masse salariale, selon le dernier rapport annuel de l’entreprise. Une part qui pourrait être amenée à augmenter, selon un porte-parole de l’entreprise qui déclarait à CNBC que « si la grève se poursuit au-delà de novembre, nous devrions procéder à des licenciements et à des congés supplémentaires ». Les salariés actuellement en congé seraient ceux des programmes 777 et 767.
Avec ces deux modèles d’avion de Boeing, le porte-parole de la compagnie déclarait avoir constitué « un stock important », ce qui confirmerait bien que Spirit AeroSystems a dû ralentir son rythme de production suite… à un fort ralentissement des assemblages du côté de Boeing. Dans son calendrier, l’avionneur a aussi repoussé, une nouvelle fois, l’arrivée du 777X à l’année 2026. Pour le moment, les salariés de Spirit AeroSystems en charge des pièces du programme 737 Max ne seraient pas concernés.
Lors des négociations, les salariés de Boeing et la direction pourraient enfin trouver un terrain d’entente ; l’avionneur acceptant d’augmenter les salaires de l’ordre de 35 % sur quatre ans, contre les 30 % de la dernière proposition.
Sur le réseau social X, le principal syndicat des travailleurs, International Association of Machinists (IAM), écrivait : « nous avons reçu une proposition négociée de résolution de la grève qui mérite d’être considérée et présentée à nos membres ». Représentant 33 000 grévistes, le syndicat pèsera fort dans la décision finale, alors qu’un vote est prévu le 23 octobre prochain.
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Source : CNBC
