En Espagne, Air Europa vient de recevoir une nouvelle proposition de rachat à hauteur de 51 % de ses parts, après celle de Lufthansa. La compagnie aérienne a attiré l’œil du groupe parisien Air France-KLM, qui a proposé dans son dossier un versement à hauteur de 300 millions d’euros, en plus de s’engager à reprendre la dette de la société, qui s’élève à 475 millions d’euros. À ce jour, c’est le gouvernement espagnol qui en est le détenteur, lui qui avait versé cette somme sous la forme de prêts au lendemain de la pandémie de COVID-19.
Avec ses 80 % détenus par la Globalia Corporación Empresarial S.A, un conglomérat espagnol spécialisé dans le secteur du tourisme et du transport aérien, Air Europa est une société espagnole à part entière. Basé à Palma de Majorque et fondé par Juan José Hidalgo en 1997, la Globalia Corporación Empresarial S.A se partage actuellement les parts avec IAG (International Airlines Group), qui possède British Airways, Iberia, mais aussi Vueling, Aer Lingus et Level.
Du low cost et de multiples vols vers l’Amérique latine
Avec Air Europa, la société mère opérait de nombreux vols en Europe, mais aussi en long-courrier, notamment en Amérique latine avec Buenos Aires (Argentine), São Paulo (Brésil), Lima (Pérou), Bogotá (Colombie), Caracas (Venezuela), mais aussi Cancún (Mexique) ou La Havane (Cuba). Pour Air France-KLM, une prise de participation majoritaire serait un moyen de ramener cette offre de long courrier à des prix low cost, là où le groupe français ne connait le low cost qu’à travers le court et le moyen-courrier (Transavia).
En 2024, Air Europa a clôturé un exercice annuel dans le vers, avec 12 millions de passagers, en hausse de 4,4 %. Ses revenus ont augmenté de 6 %. Sa flotte est constituée d’une cinquantaine d’appareils, et parmi eux des Boeing 737-800 et des 787 Dreamliner plutôt récents, notamment ses 787-9 âgés en moyenne de 5 ans à peine. En guise de remplacement de ses 737-800, Air Europa avait passé commande de 20 appareils auprès de Boeing pour des 737 MAX 8. Les livraisons ont commencé l’année dernière.
La consolidation dans le secteur aérien ne s’arrêtera pas là, puisque IAG, Lufthansa et Air France-KLM pourraient se retrouver au bras de fer sur un autre dossier, celui de la compagnie portugaise TAP Air Portugal. Restera à voir comment réagira la Commission européenne, qui avait déjà dressé des conditions difficiles à IAG, qui souhaitait alors augmenter sa participation de 20 %. Parmi elles, l’obligation de céder 40 voire 52 % des vols Air Europa à la concurrence. De quoi expliquer son retrait dans le dossier.
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Source : Air Journal
