Avez-vous l’intention, vous aussi, de passer au Blu-ray ? (N’hésitez pas à nous donner votre avis dans le forum de cet article.) Les membres de la Blu-Ray Partners (Panasonic, Sony, Fox, Philips, Pioneer, Disney, QOL, Mastery,
Universal, etc.), eux, sont persuadés que vous le ferez. Pourquoi ? Ils s’appuient sur les chiffres du marché américain – plutôt encourageants – pour affirmer que le Blu-ray sera le successeur incontesté du DVD. Car le Blu-ray fait même mieux que la
petite galette numérique en termes de pénétration. Quasiment 8 % des foyers américains en sont déjà équipés (fin 2008, soit deux ans et demi après son lancement, 10,7 millions de lecteurs avaient été mis sur le marché), contre 4 % pour le DVD au
bout de sa troisième année d’existence (5,4 millions de lecteurs).
Les ventes de lecteurs BD multipliées par trois aux Etats-Unis
Autre signe rassurant pour les membres de cette association, les ventes de lecteurs BD ont été multipliées par trois aux Etats-Unis par rapport à 2007. Et, pour les disques, c’est la même chose. Les ventes se sont accélérées en décembre
2008, avec 8 millions d’unités vendues, tandis que, en octobre et en novembre, elles n’avaient pas dépassé, respectivement, 2,3 et 3 millions. Les consommateurs sont donc demandeurs et n’hésitent pas à racheter en Blu-ray des titres qu’ils possèdent
déjà en DVD.Le catalogue américain compte actuellement plus de 1 100 titres, dont certains ne sont pas ‘ zonés ‘. Comprenez qu’ils sont lisibles sur nos platines Blu-ray françaises. Le dernier épisode de
‘ Batman ‘, The Dark Knight, a d’ailleurs été en fin d’année dernière le premier Blu-ray à dépasser le million d’exemplaires vendus. Et ce en moins de sept jours. Au total, depuis le lancement du
Blu-ray aux Etats-Unis en avril 2006, il s’est vendu 30 millions de disques (370 000 en 2006, 5,67 millions en 2007 et plus de 24 millions en 2008). Tout cela est bien gentil, mais qu’en est-il chez nous ?
En dehors de la PS3, le marché reste une niche dans l’Hexagone
En France, le marché du Blu-ray est beaucoup moins développé. Même si le format colonise depuis l’an dernier les rayons des grandes surfaces, il ne s’est vendu que 120 000 lecteurs de salon en 2008. Ajoutés aux 12 000 platines vendues
en 2007, cela ne fait pas lourd. Le parc est ainsi estimé à 132 000 lecteurs de salon. C’est peu. Mais, si l’on ajoute les ventes de PlayStation 3 et de matériel informatique (PC avec Blu-ray intégré, unité Blu-ray), on frise les 1,7 million de
lecteurs. Le parc de PS3 est en effet estimé à 1,3 million d’unités, et celui des équipements informatiques Blu-ray à 220 000. C’est nettement plus que les lecteurs Blu-ray de salon. Autrement dit, sans la PS3 ni le matériel informatique, le Blu-ray
reste, en France, un marché de niche.
Trois millions de lecteurs Blu-ray au total en fin d’année
Pour 2009, les estimations de la Blu-ray Partners France sont, malgré tout, très optimistes puisqu’elles tablent sur 418 000 ventes de lecteurs de salon, 700 000 ventes de PS3 et 380 000 ventes de matériel informatique. Ce qui porterait
le parc Blu-ray à la fin 2009 au-delà des 3 millions d’appareils compatibles. Et, à écouter les professionnels, la courbe de progression du Blu-ray sera, en France aussi, supérieure à celle du DVD lors de ses trois premières années d’existence.
Toutefois, il est clair que les ventes de consoles PS3 gonflent artificiellement les chiffres : combien parmi ceux qui en possèdent une sont réellement des consommateurs de Blu-ray ? Un tiers ? La moitié ? Cela, l’étude ne le précise pas.
Le Blu-ray a de la concurrence, ce qui n’était pas le cas du DVD à son époque…
Rappelons également qu’en 1997, lorsque le DVD est arrivé sur le marché, il n’avait pas de véritable concurrent. La VHS était bien installée, mais sa qualité technique était désastreuse, et tout le monde le savait. Quant au Laserdisc,
il n’alimentait qu’un micromarché.Aujourd’hui, pour le Blu-ray, les choses sont beaucoup plus compliquées. Il doit en effet faire face à la popularité du DVD, qui propose un son et une image d’excellente qualité, mais aussi à la TNT HD, accessible gratuitement dans de
nombreuses régions, et à la VOD, qui a réalisé en 2008 un chiffre d’affaires supérieur à celui du Blu-ray (53 millions d’euros contre 48,6 millions).Alors, pourquoi dépenser des fortunes pour des films en Blu-ray que l’on possède déjà en DVD ou que l’on peut revoir à bas prix en VOD et qui n’offrent qu’une petite valeur ajoutée technique ? A long terme, sans une baisse des prix,
sans ?une mise en valeur plus percutante des produits, sans la présence d’une ?vraie plus-value au niveau des bonus, du son et de l’image, on se demande comment le Blu-ray pourra continuer sur sa lancée… Pour faciliter la transition du DVD vers le
Blu-ray, certains éditeurs, comme Disney, ont d’ailleurs décidé de proposer cette année pour leurs gros titres des packs spéciaux Blu-ray + DVD. Et ce à prix réduit… De quoi inciter les consommateurs à s’équiper.
Un catalogue de 1 500 titres fin 2009
Le catalogue de Blu-ray français compterait aujourd’hui plus de 800 titres. On se demande sincèrement où ils sont. Ce catalogue devrait doubler avant la fin de l’année. Avec 1 500 titres à référencer, les revendeurs seront donc amenés à
faire des choix et à ne conserver en rayons que les gros titres, comme Iron Man, le meilleur vendeur de Blu-ray à ce jour en France (55 474 exemplaires), devant Pirates des Caraïbes 3 (44 619 exemplaires),
300 (43 954 exemplaires) et Ratatouille (43 492 exemplaires). Depuis octobre, les volumes de Blu-ray sont en progression constante, et la part du format dans le total des ventes atteint déjà les 20 % pour
certaines nouveautés, dont Hulk, Wanted, Hancock ou Voyage au centre de la Terre. Ainsi, sur dix éditions vendues d’un même film, deux le sont en Blu-ray, huit en
DVD. Sur les titres de catalogue, ce ratio descend à un sur dix.
Le Blu-ray devant la VOD cette année et devant le DVD en 2011
Pour 2009, les prévisions de GfK tablent sur des ventes multipliées par quatre en France par rapport à 2008, avec une estimation de 6,6 millions de disques vendus. Encore une fois, c’est plus que le DVD lors de sa troisième année
d’existence, qui n’avait pas dépassé alors les 4,5 millions d’exemplaires. Ce sera également plus que la VOD, dont le chiffre d’affaires 2009 devrait avoisiner les 100 millions d’euros, alors que le Blu-ray, lui, dépassera les 165 millions d’euros.
Les consommateurs restent, en effet, très attachés au support physique. Et, dès 2011, GfK prévoit que le Blu-ray supplantera le DVD et accaparera 58 % du marché (en valeur).
Un potentiel technologique encore à exploiter
Pour cela, le Blu-ray pourra s’appuyer sur son potentiel technologique et notamment sur le BD-Live. La plupart des nouveautés offrent aujourd’hui un accès au BD-Live, mais, si les portails des studios sont ouverts, ils sont pauvres en
données vraiment intéressantes à télécharger. Des bandes-annonces et des présentations ‘ produits ‘, cela ne suffit pas. Les studios planchent actuellement sur la mise en place de nouvelles possibilités pour le BD-Live. Mais
celles-ci nécessitent des infrastructures informatiques lourdes et coûteuses à mettre en place. Encore un peu de patience, donc.Le Blu-ray pourra également compter sur la disponibilité, en plus du film en HD, de sa copie numérique. Soit téléchargeable depuis un site de VOD soit transférable depuis un DVD additionnel. C’est le cas pour The Dark
Knight, mais aussi pour Disco, pour de nombreux Blu-ray de TF1 Vidéo et pour certaines nouveautés de Warner. Quant à la 3D, pour les membres de la Blu-ray Partners, elle constitue incontestablement l’avenir mais ne
fait pas partie des plans immédiats de l’association.
Le Blu-ray : quatre mois après la sortie en salles ?
Ce qui pourrait se retrouver bientôt à l’ordre du jour, en revanche, c’est une révision de la chronologie des médias, avec des fenêtres de sortie plus courtes pour le Blu-ray et le DVD (quatre mois après la sortie en salles au lieu de
six) et pour la VoD (entre quatre et six mois au lieu de sept mois et demi actuellement). Ce qui permettrait à la fois de redonner des couleurs au marché de la vidéo et de contrer le piratage qui continue à le gangrener. Un raccourcissement des
délais de sortie permettrait également aux studios de profiter pour les sorties en vidéo des investissements en marketing consentis pour la sortie en salles de leurs films.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.