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Avertisseurs : les fabricants dénoncent des décisions prises au radar

Les trois principaux acteurs du marché de l’avertisseur prennent le mors aux dents. Ils dénoncent des mesures injustes et inapplicables.

En réaction à l’interdiction annoncée des avertisseurs de radars, les trois principaux acteurs du secteur, Coyote, Wikango et Inforad, se sont réunis ce jeudi à l’Automobile Club de France pour annoncer la création de l’AFFTAC, l’Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies d’aide à la conduite. Le but de cette association ? « Défendre et promouvoir l’ensemble des technologies embarquées permettant l’aide à la conduite et un usage serein et sécurisé de la route ».

Une association qui a vocation à rallier un grand nombre d’intervenants : constructeurs automobiles, constructeurs de boîtiers avertisseurs (bien entendu), accessoiristes et bien évidemment constructeurs de GPS. A l’heure actuelle, ces derniers n’ont pas encore réagi : interrogés par 01net., nos interlocuteurs de chez Garmin et TomTom disent ne pas avoir encore été informés officiellement de la création de cette association, ni même conviés à en faire partie. Selon le directeur de Wikango, cela ne saurait tarder.

C’est que les constructeurs n’entendent pas si facilement se laisser mettre sur la touche. Chez Coyote, on répète que ce ne sont pas moins de 4,7 millions d’utilisateurs d’appareils connectés qui sont concernés par les mesures d’interdiction. Ceux-ci recevront d’ailleurs très prochainement, sur leurs appareils, par l’intermédiaire des réseaux sociaux ou encore par e-mail, un appel à la mobilisation.

Des mesures qui ne tiennent pas la route

Ajoutons-y les millions d’utilisateurs de GPS, déjà installés, disposant de bases de radars fixes et mobiles… et quelques millions de plus pour les utilisateurs de smartphones avec une application dédiée installée. Faut-il envisager des contrôles de police qui pourront s’étendre à la saisie d’un GPS datant de 2008, intégrant les coordonnées des radars et pour lequel il est compliqué de désactiver les alertes radars ? Les représentants des forces de l’ordre seront-elles formées pour naviguer dans les menus d’un appareil de ce type ? Qu’en est-il des utilisateurs qui ont d’ores et déjà payé pour accéder à un tel service ? Seront-ils remboursés ? Et par qui ? Autant de questions qui laissent penser que la décision du gouvernement est prise à la va-vite. Nous avons posé ces questions à la Sécurité routière qui ne nous a, pour l’heure, pas encore répondu.

« Les utilisateurs ne sont pas des délinquants »

Selon Fabien Pierlot, le président de Coyote, les boîtiers avertisseurs ont d’autres atouts que l’Etat doit prendre en compte. En vrac, ils « bipent » fréquemment et permettraient alors de contrer un état de somnolence, ils avertissent des bouchons, ils avertissent d’un accident sur la route. En bref, la vision qu’a le gouvernement des avertisseurs de radars est simpliste et il parait injuste de priver des millions d’utilisateurs (qui, comme le rappelle Fabien Pierlot, ne sont pas des délinquants) de tels bienfaits, générés par des communautés d’utilisateurs très fortes. Coyote, qui produit à Bayonne, affirme représenter aujourd’hui 2 500 emplois.

Pour autant, Selon Loïc Ratier, de Wikango, il n’est pas question de contourner la mesure par le biais de nouvelles appellations commerciales. En clair, l’idée n’est pas de requalifier ces boîtiers en « avertisseurs d’accident » (par exemple), mais bel et bien de faire reconnaître les qualités hors avertisseur de radars, de ces boîtiers avertisseurs.

Aucune solution pour les GPS

Du côté des fabricants de GPS, on affirme vouloir faire le nécessaire pour se plier aux règles et fournir à leurs clients une solution qui ne soit pas hors la loi. Tout du moins sur les appareils non vendus, car il leur parait tout simplement impossible de revenir sur tout le parc produit installé. Connectés ou non, ces appareils disposent de bases de radars installées et il est impossible de contraindre les utilisateurs, très souvent novices, à les désactiver.

Nous avons évoqué avec eux plusieurs solutions. L’une d’elles consisterait à développer de nouveaux logiciels inhibant les alertes radars. Une solution qui se révèle très coûteuse, car elle nécessiterait de retravailler sur d’anciennes versions des logiciels de navigation. Il faudrait par ailleurs que les utilisateurs s’y soumettent en connectant leur appareil à Internet pour télécharger une mise à jour…

L’interdiction des avertisseurs de radars, c’est :

Résultats du sondage :

– une bonne mesure pour sauver des vies  3.92%
– une mesure techniquement irréalisable  15.63%
– une mesure qui ne va pas améliorer la sécurité  30.86%
– une simple source supplémentaire de revenus pour l’Etat  47.17%
– Autre :  2.41%
Nombre de votes : 28137

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David Nogueira