En mai 2011, le gouvernement annonçait de nouvelles mesures pour lutter contre la mortalité sur les routes. Les panneaux de signalisation de radars fixes ainsi que les avertisseurs de radars étaient pointés du doigt par le gouvernement qui décida de durcir le ton en annonçant de nouvelles mesures. Des mesures prises à la va-vite, de l’aveu même de Franck Marlin, député UMP de l’Essonne, qui parlait de « citoyens bafoués ». Les réactions furent immédiates parmi les automobilistes ainsi que chez les constructeurs.
Finalement, le 28 juillet dernier, les membres de l’Afftac (Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies d’aide à la conduite), d’autres partenaires (Avertinoo, Takara, Eklaireur, etc.) et le ministère de l’Intérieur signaient un protocole d’accord visant à redéfinir les fonctions des avertisseurs de radars. L’ultimatum était posé. Les constructeurs avaient quatre mois pour se plier aux nouvelles règles et transformer ainsi leurs appareils en outils d’aide à la conduite.
Un protocole qui redéfinit les règles
L’utilisation du mot radar, que ce soit pour indiquer un appareil fixe ou mobile, est désormais interdite. Une vraie contrainte pour les constructeurs qui doivent revoir toutes les notices d’utilisation, les logiciels intégrés et même les boîtiers, afin de faire disparaître toutes les mentions liées à ce terme.
Les nouveaux outils d’aide à la conduite, donc, devront désormais signaler des zones « dangereuses », ces dernières peuvent être déclarées comme telles par les services de l’Etat (1) ou des sociétés d’autoroute, « à fort trafic » (en s’appuyant sur le calendrier Bison futé) ou encore « à risque » grâce à des alertes déclarées par les utilisateurs. C’est sous ces dernières alertes que les utilisateurs pourraient déclarer un point de contrôle, reporté ensuite en zone à risque. Ces voies dangereuses s’étendront sur 4 km sur le réseau autoroutier, au moins 2 km hors agglomération et au moins 300 m en agglomération. Coyote portera même cette dernière zone à 500 m. On note que certaines voies rapides, tel que le périphérique parisien, sont définies comme faisant partie de l’agglomération.
Des dangers multiples
Les nouveaux outils d’aide à la conduite se targuent de contribuer à l’appréhension de la route. Leurs messages d’alerte seront donc plus nombreux et plus précis. A partir de lundi prochain, les différents appareils n’indiqueront plus seulement des zones dangereuses, mais aussi des ponts, tunnels, fortes pentes et virages dangereux. On trouvera aussi des zones à forte fréquentation (écoles, colonies de vacances, hôpitaux, maisons de retraite, etc.) ou encore des zones de danger temporaire (travaux routiers, animaux sur la voie, chaussée glissante ou rétrécie, intervention d’exploitation en cours, dévoiement temporaire de chaussée, accident ou embouteillage ponctuel, etc.).
Ajoutons à cela des alertes pédagogiques, qui rappelleront quelques règles de bonne conduite (« Pensez à faire une pause toutes les deux heures », par exemple).
Où en sont les constructeurs ?
Les constructeurs et membres signataires de l’Afftac travaillent depuis le mois de juillet pour modifier leurs produits afin qu’ils restent 100 % légaux. Au sein de Coyote, on met à jour les boîtiers, comme le Mini Coyote Plus, et l’application pour mobile depuis la fin du mois de septembre.
Du côté de Wikango, depuis octobre dernier, un message apparaît sur l’écran des appareils de type Wikango Max, incitant les utilisateurs à les actualiser. La mise à jour de l’application mobile passe, elle, par la boutique en ligne (AppStore, Android Market…).
Pour sa part, Inforad annonce la disponibilité dès aujourd’hui (25 novembre) de la mise à jour. Ainsi, les possesseurs d’Inforad CI peuvent dès à présent brancher leur boîtier à un ordinateur pour procéder à la remise en règle de leur boîtier. Eklaireur et Avertinoo, adhérents de l’Afftac et fournisseurs d’applications sur mobiles, devront également se plier à la règle.
Un court sursis pour les GPS
Nous avons contacté TomTom et Garmin, commercialisant tous deux des GPS connectés faisant appel à la communauté Coyote, pour savoir où ils en étaient. Ces constructeurs profitent d’un délai supplémentaire (tout comme d’ailleurs les autres fabricants de GPS, même non connectés). Assez court toutefois, puisqu’ils devront se pencher sur les modifications à apporter à leurs boîtiers dès le début de l’année 2012. Dans le meilleur des cas, la migration devra s’opérer dans les six mois. Un décret devrait être prochainement publié au journal officiel afin de fixer le sort de ces autres produits.
En revanche, ce que l’histoire ne dit pas, c’est comment le gouvernement compte s’y prendre pour empêcher les utilisateurs de se servir de leur GPS ou de leur application smartphone disposant d’une base de radars fixes et mobiles (sauvegardée dans leur appareil). Faut-il s’attendre à ce que les contrôles routiers s’agrémentent à l’avenir d’une analyse des outils de guidage électronique ? Faut-il craindre de se faire confisquer ses appareils ? Pour l’heure aucune réponse ne nous est fournie. On sait toutefois que les utilisateurs d’un produit qui n’aurait pas été mis à jour sont passibles d’une amende de 1500 euros et d’un retrait de 6 points sur leur permis de conduire.
(1) CNIR (Centre national d’information routière), CRIR (centre régional d’information routière), outils de surveillance du trafic, gestionnaire de voirie, etc.
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