Grand Theft Auto (GTA) San Andreas a d’ores et déjà marqué l’histoire de son industrie. Un vrai succès critique. Des ventes colossales. Une bande-son commercialisée en masse. Et
une énorme polémique sur sa commercialisation aux moins de 18 ans. Au point de conduire éditeurs et revendeurs à intensifier leur réflexion sur les conditions de vente des jeux ‘ pour adultes ‘.En juillet a, en effet, été découvert un ‘ bonus ‘ caché du nom de hot coffee qui permettait de participer à des scènes franchement X par l’entremise de son personnage de GTA San
Andreas. Quasi immédiatement, le jeu, jusque-là accessible aux plus de 17 ans, a été déclassé aux États-Unis pour être dorénavant réservé aux plus de 18 ans, générant une importante polémique. La décision a surtout provoqué des
rires moqueurs en Europe. Où, pourtant, le jeu était depuis sa sortie interdit de vente aux mineurs.GTA San Andreas dispose en effet du label PEGI (Pan European Game Information)
18+, ou uniquement pour les plus de 18 ans. Ce qui en pratique se transforme seulement en
une étiquette noire et ronde ‘ 18+ ‘, pas forcément très explicite. A moins de tomber sur un caissier bien informé, un adolescent a donc toutes les chances de pouvoir l’acheter en grande surface.Avec ses cinq catégories d’âge et ses six critères (scènes violentes, sexualité, consommation de drogues, effrayant pour les jeunes enfants, incitant à la discrimination, langage grossier), PEGI se veut pourtant une description précise
des jeux. Les logos sont attribués par l’institut Nicam qui, aux Pays-Bas, est chargé de la supervision des programmes télévisés. Les méthodes de notation, elles, reposent sur des critères bien précis. Pour que la violence d’un jeu en interdise la
vente aux mineurs, il faut, par exemple, des ‘ actes de violence à l’égard d’être humains vulnérables et sans défense ‘ ou une ‘ description détaillée de techniques susceptibles
d’être utilisées dans des délits ‘.
Des emballages plus explicites
Sauf que les logos PEGI ne se remarquent pas toujours. Un problème soulevé par l’Association française des revendeurs spécialisés de jeux vidéo (AFRS). Ce regroupement de magasins indépendants parle ainsi de logo
‘ peu connu du grand public. Certaines personnes l’assimilent même à la note du jeu, et on comprend aisément que les parents achètent sans le savoir des jeux déconseillés à leurs enfants ‘. Bref, il
faut conseiller ces mêmes parents. L’association compterait ainsi interpeller le gouvernement pour que les jeux interdits aux moins de 18 ans ne soient plus commercialisés en grande surface, mais uniquement dans des enseignes
spécialisées.Trop restrictif, répond-on du côté du Sell (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs). ‘ Vous trouverez bien des magasins spécialisés à Paris, Bordeaux, Lyon ou Marseille mais, au-delà, ils n’ont pas une
couverture suffisante du territoire français ‘, juge Jean-Claude Larue, son délégué général. A ses yeux, le rôle de la famille est fondamental. Mais pas suffisant. Les principaux éditeurs français de jeux vidéo, qu’il
représente, ont donc entamé des discussions avec la grande distribution pour trouver une solution.Les principales pistes sont américaines. Les revendeurs y ont déjà pris des mesures pour canaliser les ventes de jeux pour adultes. ‘ Certains sont vendus sous des emballages caractéristiques, par exemple plus
gros et rouge, poursuit Jean-Claude Larue. Dans ce cas, le caissier n’aura aucun mal à comprendre que le produit n’est pas destiné à tout le monde. D’autres sont présentés derrière des vitrines fermées. Là, c’est le responsable
de rayon qui devra prendre la décision de vendre ou pas. ‘Pour l’instant, il ne s’agit que de discussions, qui vont reprendre à la rentrée. Mais l’affaire GTA San Andreas devrait pousser le monde des jeux vidéo à ne pas trop tarder avant de trouver une solution.
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