« Il y a moins d’attachement à la possession des contenus, par contre, pour une somme donnée, avoir tout, tout de suite, ça a de la valeur ». Ainsi s’exprimait Jonathan Benassaya, cofondateur de Deezer, lors de la table ronde organisée mardi par le magazine SVM et le secrétariat d’Etat au Développement numérique. Un plaidoyer pro domo de la part du PDG d’un site de streaming, mais que ne contredira certainement pas l’équipe de WorMee.
Présenté au début de février par Orange Labs et jusque-là accessible pour 1 500 utilisateurs, ce site d’écoute de musique en streaming est ouvert dans une version bêta publique depuis mercredi 15 avril (au lendemain du lancement du site d’actualité d’Orange). La version finale est prévue pour courant mai. D’ici là, ce concurrent de Deezer ou Jiwa préfère rester discret sur les accords conclus ou en cours de négociation avec les maisons de disques.
On trouve déjà le dernier album de Neil Young, sorti cette semaine, et les titres les plus récents d’Oasis, Franz Ferdinand, The Rakes, Lily Allen, le dernier Alain Souchon, une quarantaine de titres des Rolling Stones, de vieux Creedence Clearwater Revival, 140 morceaux répondant à la requête « Maxime le Forestier », mais seulement quatre pour Renaud. Et, évidemment, aucun Beatles, (hormis des reprises). Et ce n’est pas glorieux côté jazz (deux playlists Miles Davis, huit titres de Thelonius Monk, six de Sonny Rollins, rien pour Charles Mingus, Wayne Shorter ou Dizzy Gillespie).
Interface intuitive
Le service est accessible pour tout le monde et est conforme à ce qui était annoncé. A savoir de la musique mêlée à du communautaire. Les internautes ont en effet accès à des titres issus d’accords négociés par WorMee et les maisons de disques, mais aussi à des titres et des playlists postés par d’autres utilisateurs. Comme sur Deezer.
L’interface est assez intuitive et sobre. Il suffit de saisir le nom d’un artiste dans le moteur de recherche et aussitôt, WorMee indique le nombre de titres et de playlists disponibles, mais aussi le nombre de groupes d’utilisateurs constitués autour de l’artiste. Le lecteur, à gauche de l’écran, se lance sitôt un morceau sélectionné. Les fonctions communautaires sont accessibles sur inscription, mais le site est gratuit.
Ce qui ne sera pas totalement le cas d’un autre concurrent à venir, Spotify, actuellement en version bêta et accessible sur invitation. En effet, à voir les derniers projets de musique sur le Web, il semble que le modèle Deezer-Last.fm (devenu payant en France) prenne le pas sur les plates-formes de téléchargement. Créé par deux Suédois il y a trois ans, Spotify est lui aussi un service de musique en streaming, légal et financé soit par la publicité (une annonce toutes les vingt minutes par utilisateur) soit par des abonnements payants (pas de publicité du tout).
De son côté, Goom Radio, lancée à l’automne dernier, est un bouquet de radios en ligne dans lequel l’internaute pioche et zappe comme il veut, le tout gratuitement. Avec, là aussi, l’ingrédient communautaire, puisqu’il est possible de partager des radios et de créer une programmation personnalisée. Le site vient de lever 9 millions d’euros à l’occasion d’un tour de table, auprès de trois fonds d’investissement.
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