Les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP) distribuent quelque 3 000 titres pour 680 éditeurs (2,8 milliards d’exemplaires par an). Un nouveau challenger est arrivé sur ce marché jusqu’alors captif : les Messageries lyonnaises de presse (MLP). À l’abri du syndicat du livre, sa compétitivité lui a amené plusieurs gros clients.
Malgré un plan d’économie élaboré par Hachette, opérateur des NMPP, qui pourrait impliquer le départ de 40 % des effectifs, les messageries misent sur des services liés à Internet. Outre un projet de portail, un extranet, baptisé Spot, offre aux clients des NMPP la possibilité d’apprécier leur situation commerciale.
TOUT VOIR, À TOUT MOMENT
Mise en ligne en octobre dernier, l’application permet aux éditeurs de voir, en temps réel, l’état des ventes de leurs titres au numéro. Des informations qu’ils peuvent affiner par région, par type de diffuseurs ou encore, en les comparant aux chiffres des trois années précédentes. Des outils plus pointus ont été installés directement chez certains éditeurs. Spot remplace les applications Fit et Stati, accessibles par Minitel depuis le milieu des années 80. Dominique Gil, directeur des systèmes d’information, explique la démarche des NMPP : “Le système Stati, qui offrait les mêmes services que Spot, ne pouvait pas passer le cap de l’an 2000. C’est pourquoi nous l’avons supprimé le 29 décembre dernier. Depuis plusieurs années, nous réfléchissions au schéma de migration de ces applications propriétaires.” L’opération était de taille puisque la base de données des informations accessibles via Spot, historiques et statistiques des ventes par titre, est stockée sur deux serveurs de 40 Go, comprenant chacun des tables de 500 millions de lignes.
Marie Poirier, chef de projet Spot, présente cette “Webisation” comme un véritable projet d’entreprise : “Adapter les applications en les passant en HTML n’a pas été suffisant, il a fallu travailler avec les services commerciaux et le marketing, en contact permanent avec les clients. Spot est un outil adapté aux attentes des éditeurs habitués au Minitel.” Par sa simplicité et sa sécurité (les éditeurs n’ont accès qu’aux statistiques de leurs titres grâce à un code), Spot semble avoir atteint sa cible. Fin janvier, 3 300 sessions quotidiennes étaient enregistrées, soit plus de 12 500 requêtes par jour. Alain Fortune, chef de domaine logiciels éditeurs, confirme ce succès : “Nous avons déjà distribué plus de 1 100 codes individuels. Les clients semblent satisfaits depuis la fermeture des applications Minitel Fit et Stati.” Le changement de support a été préparé : depuis un an, le service communication informe les clients du passage à Spot.
Mais le monde de la presse a-t-il réellement adopté Internet ? Dans le doute, et pour ne pas traumatiser les inconditionnels du 36 14, les NMPP ont développé une version Minitel de Spot !
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