La nouvelle gamme Razr est là, et Motorola compte sur ces nouveaux téléphones pliants pour revenir sur le devant de la scène… voire démocratiser (un peu) une technologie qui demeure très onéreuse.
L’entreprise chinoise – la marque Motorola appartient, rappelons-le, à Lenovo – dévoile aujourd’hui deux nouveaux produits de type « flip ». Ce sont des smartphones de dimensions classiques, que l’on peut replier à la verticale afin d’obtenir un petit galet facile à glisser dans la poche, à la manière des téléphones portables du milieu des années 2000. Un format popularisé par le Samsung Galaxy Z Flip en 2020, mais que Motorola a été le premier à « réinventer » en 2019, en s’inspirant de son iconique téléphone à clapet « V3 », lancé en 2004.
Razr 40 Ultra : un « grand » écran externe de 3,6 pouces
Et Motorola a fait du chemin, depuis 2019 et sa proposition bancale, qui ne nous avait pas tellement convaincus à l’époque. En témoigne le modèle haut de gamme de 2023 : baptisé Razr 40 Ultra, il se distingue par la présence d’un écran externe impressionnant, et d’une taille beaucoup plus importante que ceux de ses concurrents. Soit une dalle Oled de 3,6 pouces (1056 x 1066 pixels) qui change tout… du moins selon le discours marketing de Motorola. Il est du coup en effet possible d’utiliser une bonne partie de vos applications sans même avoir à ouvrir le terminal : vous pouvez consulter et répondre à vos messages, utiliser Google Maps, prendre un selfie, etc.
Motorola a pour cela développé une interface spécifique, qui permet d’accéder d’un glissement de doigt à des applications sélectionnées au préalable. Certaines sont plus avantagées que d’autres : le fabricant a évidemment optimisé ses propres programmes pour profiter de l’intégralité de l’écran, et leur permettre d’englober les deux modules photo qui sont intégrés à la dalle. Motorola fournit aussi quelques jeux adaptés à ce petit écran… et a noué un partenariat avec Spotify afin de fournir au service de streaming une interface optimisée.
En revanche, les applications tierces, comme Google Maps par exemple (voir capture ci-dessous) bénéficient d’un peu moins d’espace. C’est toutefois suffisant pour consulter une carte, ou un message WhatsApp. Le clavier, forcément étriqué, n’est pas des plus confortables, mais permet toutefois la saisie sans trop de contraintes.
Il est aussi possible, comme sur le Galaxy Z Flip, d’incliner la charnière flexible de l’appareil pour différents usages dont on vous laissera juge de la pertinence : consultation d’une vidéo, visio ou selfie « mains libres », etc.
Ouvert, le Razr 40 Ultra affiche un grand et bel écran Oled FHD+ de 6,9 pouces, particulièrement bien rafraîchi, à 165 Hz. Une dalle a priori excellente qui ne doit toutefois pas faire oublier le reste des caractéristiques de l’appareil, un peu moins glorieuses.
Le Razr 40 Ultra abrite en effet un Snapdragon 8+ Gen1, une puce certes haut de gamme, mais qui date de l’année dernière. Motorola fait ici l’impasse sur le Snapdragon 8 Gen 2, l’excellent SoC qui équipe pourtant son récent Edge 40 Pro. De même, le smartphone se contente de 8 Go de Ram et d’une batterie un peu légère de 3 800 mAh, sans doute pour limiter son épaisseur. Nous verrons lors de notre test si cela a un impact notable sur son autonomie.
Enfin, la partition photo n’est pas des plus excitantes sur le papier, puisque le terminal se contente de deux modules (grand-angle et un combo ultra-grand-angle / macro) aux définitions plutôt légères (12 et 13 Mpix). Reste le module destiné aux égoportraits, le mieux défini du lot (32 Mpix).
Le Razr 40 Ultra est disponible dès ce mois de juin à un prix de 1 199 euros.
Razr 40, vers des smartphones pliants moins chers
Moins prestigieux que son grand frère, avec son tout petit d’écran Oled de 1,5 pouce en façade, le Razr 40 est forcément privé des fonctions qui distinguent le modèle Ultra de ses concurrents : impossible, ici, d’utiliser Google Maps, ou de répondre à vos SMS par le biais de cette minuscule dalle. Elle se contente de vous montrer vos notifications, la météo, etc.
Mais l’intérêt de ce modèle est ailleurs : il s’agit plutôt de son prix. À 899 euros, Motorola propose un smartphone pliant à un tarif (presque) raisonnable pour un modèle neuf. Pour rappel, Samsung n’est jamais descendu – jusqu’à présent – sous la barre des 1 000 euros avec ses différents Galaxy Z Flip.
Forcément, Motorola a dû faire quelques concessions pour atteindre un tel tarif. Le SoC, par exemple, est un Snapdragon 7 Gen 1, un processeur pour smartphones milieu de gamme, qui devrait toutefois largement suffire à atteindre des performances convenables. On devra aussi se contenter ici d’un écran principal pOLED, à 144 Hz, ce qui est déjà pas mal du tout.
Pour le reste, ce Razr 40 profite des mêmes gadgets ergonomiques que son grand frère, comme l’utilisation « mains libres » une fois l’appareil posé à plat et replié à sa guise.
Pas trop cher, pas si mal équipé, le Motorola Razr 40 peut-il créer la surprise ? C’est possible, et c’est en tout cas le bon moment pour frapper. D’après le cabinet IDC, la catégorie des smartphones pliants est la seule qui se distingue dans un marché des smartphones marqué par la morosité. Le marché – certes faible – a explosé de 75,5 % l’année dernière, et devrait, toujours selon IDC, grossir de 50,5 % cette année, notamment grâce à des terminaux moins chers et l’arrivée de nouveaux entrants sur le segment. On attend désormais la réponse de Samsung, qui devrait présenter sa nouvelle génération de smartphones pliants cet été.
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