OpenOffice, la suite bureautique open source concurrente de Microsoft Office, fête ses cinq ans. Et célèbre par là-même la sortie de sa version 2.0. Dotée d’une interface entièrement revue et corrigée, cette
dernière évolution d’OpenOffice se veut plus accessible au débutant.L’interaction avec les fichiers PDF et le comptage du nombre de signes ont ainsi été facilités. Les utilisateurs vont aussi retrouver un assistant de mailing qui facilite l’envoi de documents à des centaines de destinataires, un moteur
de base de données intégré, reposant sur la technologie Java. Ils ont désormais la possibilité de créer des tableaux imbriqués dans des tableaux Calc (l’un des équivalents open source d’Excel), ou de développer des documents
basés sur le standard ouvert OpenDocument.Par ailleurs, l’interopérabilité avec Microsoft Office et WordPerfect est améliorée avec, par exemple, l’évolution de Calc, qui passe à 65 536 lignes (contre 32 768 auparavant), ce qui place désormais le tableur au même
niveau qu’Excel. Le tout pour la modique somme de zéro euro, puisque la suite OpenOffice est téléchargeable gratuitement sur Internet.De quoi attirer l’attention de l’Etat, dont le budget informatique des administrations est parfois fortement grevé par le paiement de licences pour des logiciels propriétaires. Dans ce contexte, de plus en plus de services se décident à
migrer vers OpenOffice. Parmi les pionniers, la
Gendarmerie nationale et ses 70 000 postes d’utilisateurs.‘ Pour ce contrat, nous avons réalisé des masterisations, c’est-à-dire une adaptation de la suite bureautique ?” machines Java, intégration de dictionnaires, personnalisation des menus ?” aux
besoins de l’utilisateur ‘, explique Jean-François Donikian, Pdg fondateur de StarXpert, une
SSLL spécialisée dans ce type de migration. Une demi-journée de formation a été réservée aux agents concernés.Depuis cette expérience fondatrice, le processus s’est accéléré. Les douanes ont emboîté le pas à la gendarmerie. Au ministère de la Justice, l’administration pénitentiaire est en pleine phase de conversion. Les ministères de
l’Intérieur et de l’Equipement consultent sur le sujet. Jusqu’aux collectivités locales qui, à l’instar de Saint-Etienne ou de Dijon, s’apprêtent à franchir ou ont déjà franchi le Rubicon.Certaines villes emblématiques, comme Paris, hésitent encore sur la faisabilité d’un tel projet. ‘ En allant dans cette direction, nous ne nous faisons que l’écho du lobbying gouvernemental actuel en faveur de la
diffusion des logiciels libres, tempère, sous couvert de l’anonymat, un interlocuteur du ministère de la Culture (1700 postes utilisateurs) Mais pour nous, il s’agit d’une alternative plus commerciale que
technique. ‘Ainsi, la migration vers OpenOffice devrait permettre de réaliser des économies substantielles au moment où les finances publiques ne sont pas au mieux, du moins si elle est bien budgétée, par exemple en incluant certains coûts cachés,
notamment en termes de maintenance et de formation. Sans pour autant régler tous les problèmes d’interopérabilité.‘ Nous travaillons par exemple avec des applications comptables du ministère des Finances (MINEFI) qui imposent des standards Microsoft ‘, précise-t-on au ministère de la Culture. Des
contraintes techniques qui devraient perdurer bien au-delà d’une migration vers OpenOffice.
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