Nous travaillons l’aspect stratégique de la trésorerie, en limitant les risques et en rapatriant un maximum de capitaux de nos filiales. . .”, affirme Giuseppe Matassi, directeur de la trésorerie Europe chez Johnson Controls, une entreprise américaine de cent mille employés répartis à travers le monde. Un réseau internet et un véritable ” hub de trésorerie ” sont à l’origine d’un tel montage. Une révolution. La société a centralisé sa trésorerie à Bruxelles, où une douzaine d’employés gèrent les comptes de toutes les filiales du groupe. Leur tâche consiste à minimiser les flux physiques de cash et à limiter les risques liés aux transactions de devises. Chaque filiale possède un compte virtuel dépendant de la trésorerie centrale (In-house Bank). Ces comptes sont utilisés pour le financement des filiales, ainsi que pour les contreparties de paiements en devises. Toutes les opérations passent par l’intranet de la société.
Un hub de trésorerie connecte siège, filiales et banques
ette organisation a nécessité l’installation du progiciel Finance Kit. A terme, tous les intervenants (siège et filiales) saisiront leurs informations dans une base de données unique. Par ailleurs, un concept de ” hub de trésorerie ” a été développé, permettant de connecter l’ensemble des intervenant financiers sur une plate-forme commune. Ce type d’organisation a déjà fédéré une douzaine de banques, parmi lesquelles BNP Paribas et la Bank of New York.Du point de vue du fonctionnement quotidien, une conciliation bancaire et le solde des comptes sont effectués chaque matin par le progiciel et validés par le trésorier. Dans la journée, les filiales demandent des paiements en devises via internet. Ces requêtes sont gérées en temps réel et créditées (ou pas) sur leurs comptes à des taux optimaux. La trésorerie centrale est informée en direct de la nature des risques encourus grâce à l’intégration de fournisseurs d’informations financières. Elle visualise ainsi la quantité de devises à acheter et, surtout, sur quelle période pour couvrir les risques au mieux. En fin de journée, la trésorerie centrale procède à une analyse de liquidité et échange ses informations avec les banques, tout en négociant des opérations de prêts et d’emprunts pour placer sa trésorerie. Durant la nuit, le progiciel génère les entrées comptables pour alimenter le PGI d’entreprise – ici, SAP.Pour l’instant, et c’est le cas de Johnson Controls, l’Amérique latine ne peut être reliée à ce système, trop gourmand en flux de données. De plus, seuls les grandes multinationales, banques et autres gestionnaires d’actifs y trouveront un véritable intérêt. Mais cette nouvelle idée de ” banque interne sur internet ” fait son chemin. Elle pourrait devenir rentable pour les entreprises ayant les capacités d’y adhérer.
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