Après la montre connectée, voilà la bague ! A l’heure où les objets se connectent, il était logique de voir la technologie se miniaturiser au point d’en devenir presque invisible aux yeux de son utilisateur. Si des expérimentations de bague connectée ont déjà vu le jour aux Etats-Unis, 2018 pourrait être l’année de la généralisation pour ce type de produit. Icare Technologies, une jeune start-up corse de 11 salariés située à Ajaccio, réfléchit à ce projet depuis presque 5 ans. Au CES de Las Vegas, elle présentera l’un des derniers prototypes de l’accessoire qui devrait être disponible d’ici quelques mois.
Bague de paiement
Progressivement, le paiement sans contact se généralise. Présent sur la majorité des cartes récentes et sur mobile avec différentes initiatives comme Apple Pay ou Paylib, le paiement NFC s’impose. Si Icare Technologies promet une multitude de fonctionnalités pour sa bague, à son lancement, elle se contentera de permettre le paiement. Une fois mise au doigt de son propriétaire et jumelée à un smartphone, l’utilisateur devra serrer sa main puis approcher son doigt du terminal pour initier un paiement. Une mesure de sécurité prise pour empêcher le vol de l’objet ou l’activation d’un paiement à distance. Si la bague est retirée, elle se désactive automatiquement, empêchant tout inconnu de l’utiliser.
Toute sa vie connectée sur une bague ? Au salon #Trustech à Cannes, la start-up française @ICAREtechcom fait la démonstration de sa bague de paiement, fidélité ou encore transport. pic.twitter.com/wa5THEPYEB
— Nicolas Lellouche (@LelloucheNico) November 28, 2017
Comme pour Apple Pay : toutes les banques ne seront pas compatibles. Icare Technologies s’est rapproché de certaines d’entre-elles afin de leur confier la commercialisation du produit. Dans un premier temps, la start-up ne fera aucune vente directe aux particuliers. « Ce sont les banques qui commercialisent les bagues à leurs clients. Elles font office de tiers de confiance. Nous, nous ne sommes qu’une start-up, on a beau avoir toutes les certifications imaginables, bancaires, militaires etc, si c’est une banque qui commercialise le produit, les gens auront confiance » nous explique Jérémy Neyrou, le co-fondateur de l’entreprise. En procédant à une vente au travers d’une banque et non pas d’une entreprise inconnue, la start-up s’assurera d’éviter l’inquiétude chez ses premiers clients.
Afin de minimiser les dimensions du produit, Icare dit avoir conçu un système de recharge photovoltaïque permettant à l’utilisateur de ne pas avoir à recharger sa bague. L’énergie produite en continu suffirait à alimenter le produit, qui lui-même ne consomme que très peu. Le prototype que nous avons essayé n’intégrant pas encore cette technologie, il est difficile de nous prononcer sur cette promesse d’autonomie illimitée.
Billettique, authentification ou voiture : les autres utilisations
Icare Technologies espère commercialiser sa bague chez ses premiers partenaires entre les mois de mars et avril 2018. Pour réussir à respecter cette date butoir, la start-up a décidé de réduire au paiement les fonctionnalités de la bague au lancement. Dans un second temps, la bague devrait s’enrichir de nouvelles possibilités comme la gestion des titres de transport ou des places de concert. Pour y arriver, Icare devra nouer de nouveaux types de partenariats qui pourraient prendre un certain temps à être mis en place.
Enfin, le dernier secteur sur lequel Icare souhaite s’imposer est l’automobile. L’entreprise rêve de voir son objet capable de déverrouiller une portière. Jeremy Neyrou promet que la vente de boîtiers externes permettra de rendre n’importe quel modèle compatible une fois cette ultime étape franchie.
De 50 euros à plusieurs centaines d’euros
En commercialisant sa bague connectée à partir de 50 euros, Icare Technologies espère séduire un grand nombre de technophiles en les convainquant d’essayer l’accessoire. Ce modèle d’entrée de gamme sera fait de plastique et intégrera toutes les fonctions promises par l’entreprise une fois le produit finalisé. Pour environ 200 euros, l’entreprise proposera une version premium de sa bague, faite de céramique et dessinée par divers grands designers. Le prototype qui nous a été montré (et qui illustre l’article) ne représente ni la version à 50 euros ni celle à 200 euros. « C’est très moche » reconnaît amusé le co-fondateur de la start-up.
Dans une gamme semble-il similaire à la formule d’Apple avec sa Watch de 2015 (Modèle alu, modèle acier et modèle en or), l’entreprise commercialisera également une version « luxe » de sa bague connectée. Sans donner trop de détails sur le produit, Jérémy Neyrou nous explique travailler avec de grandes maisons de luxe françaises pour ouvrir une filiale Luxury, de quoi imaginer un modèle recouvert de pierres précieuses qui permettrait à l’entreprise de s’insérer sur un nouveau marché, et de faire parler d’elle. Certaines fonctionnalités seraient exclusives au modèle haut de gamme.
En attendant de pouvoir tester la version finale de la bague française, nous suivrons de près l’actualité d’Icare Technologies ainsi que celles des autres entreprises présentes au CES cette année. En cas de succès de cette première génération, la start-up pourrait commercialiser une version Bluetooth Low Energy « mais seulement si le système de batterie autonome a fait ses preuves ». En attendant, le jumelage se fera par NFC, et pourrait poser problème aux propriétaires d’iPhone… Si Apple s’est ouvert à la lecture NFC avec iOS 11, impossible pour un iPhone d’envoyer des données à un produit par NFC. L’entreprise prétend avoir trouvé un moyen de contourner cette restriction et espère pouvoir s’adresser à l’ensemble du marché. Réponse dans quelques mois.
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