Allons-nous assister à la naissance d’un nouveau genre de fablabs ? C’est en tout cas ce que souhaite Jean Castex qui se déplace aujourd’hui dans le Calvados pour célébrer et subventionner les tiers-lieux.
Une enveloppe totale de 130 millions pour les tiers-lieux
Ce concept qui date de la fin des années 80 mais dont la popularité est récente désigne des « lieux où l’on fabrique et l’on fait des choses ensemble », comme nous l’a défini Patrick Lévy-Waitz, l’enthousiaste président de l’association France Tiers-Lieux. Ce dernier est aussi l’auteur d’un rapport sur le sujet remis aujourd’hui au Premier ministre. Il a établi que notre pays compterait déjà 2500 tiers-lieux. Et c’est sur la base de ce travail que le gouvernement a décidé d’allouer 130 millions d’euros du Plan France Relance pour les soutenir financièrement. Sur ce total, 30 millions seront consacrés à l’émergence de 100 « manufactures de proximité ». Au moins une structure de ce type est attendue dans chaque département, nous a-t-il été précisé lors d’un briefing presse.
Ces fameuses manufactures seront en fait des ateliers partagés avec des machines outils qui pourront accueillir des artisans, des makers, des indépendants, mais aussi, pourquoi pas, des grandes entreprises qui ont besoin de prototypes. Les sommes sont destinées à équiper en matériel ces petites usines en devenir. Il y aura un cahier des charges à remplir et un accompagnement en ingénierie. Le processus reposera sur un appel à manifestation d’intérêt (AMI).
Après les fabriques, les manufactures
L’idée n’est pas tout à fait nouvelle puisque le gouvernement avait déjà consacré 45 millions d’euros sur trois ans pour subventionner 300 tiers-lieux reconnus « fabriques de territoire » en 2019. Les lauréats de la dernière vague sont annoncés également aujourd’hui. Ce qui change avec les manufactures de proximité, ce sont les sommes allouées qui seront plus importantes pour chaque projet.
A découvrir aussi en vidéo :
Dynamiser les territoires partout en France
Mais derrière ces deux labels, une même idée. La pandémie a mis en lumière la dépendance de la France à l’égard de structures de production situées dans des pays étrangers. Il est donc question de relocaliser une partie de l’industrie. Et la fabrication distribuée apparaît comme l’une des solutions à ce problème. La France compte déjà des acteurs précurseurs cités en exemple comme Make ICI à Montreuil, Plateau Fertile à Roubaix ou encore la Manufacture du Puy au Puy-en-Velay.
Le dossier n’est pas seulement suivi de près par le Premier ministre. Le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales est également très impliqué. Car ces mini usines sont destinées à essaimer sur tout le territoire, y compris dans les zones rurales. Avec l’espoir de dynamiser partout le tissu économique et de générer des emplois en cascade.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.