Prendre des commandes en temps réel, échanger des informations complexes avec des partenaires de manière fluide (consultation du stock, approvisionnement), consolider des informations stratégiques diffuses, etc. Autant de services dont rêvent les entreprises. Toutefois, aucun éditeur n’est parvenu à répondre à leur désir. L’Electronic Data Interchange (EDI) l’avait tenté. Mais cette approche, ambitieuse et complexe, est restée cantonnée aux multinationales.Malgré de multiples tentatives de standardisation (tel le SGML, pour les bases de données documentaires), les entreprises sont restées empêtrées dans leurs difficultés à échanger des informations complexes avec des clients, partenaires ou fournisseurs. Internet et la démocratisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) n’y ont presque rien changé.
Un langage ultraléger
Presque, car Jon Bosak, ingénieur chez Sun, a décidé de s’appuyer sur ces technologies pour créer une version allégée du SGML, le XML (eXtensible Markup Language). Mise sur orbite en 1996, sa première version est ratifiée deux ans plus tard. Léger, il l’est assurément. La première recommandation émise par le consortium W3C fait 26 pages, contre plus de 500 pour le SGML. Pourtant, le projet est ambitieux. Le XML se veut un format universel pour les documents et les données structurées sur le web. Les données structurées englobent à la fois du contenu (feuilles de calcul, carnets d’adresses, transactions, textes, images) et des explications sur le rôle de ce contenu.Afin de faciliter leur exploitation, le XML adopte une méthode qui les met dans un fichier texte, lisible par tous. Mais ses atouts ne se limitent pas à cela. Ainsi, les repères de marquage ne sont pas définis, comme pour le HTML. Les entreprises et les développeurs jouissent de la liberté de déterminer leurs propres structures.Mais la véritable révolution vient de l’universalité d’un protocole chargé de représenter les données, indépendamment des systèmes d’exploitation, du langage de programmation ou de la base de données. Tous les éditeurs l’ont vite adopté, certains n’hésitant pas à affirmer qu’il constituait un des piliers de leur stratégie.Autre témoignage de sa puissance unificatrice : il repose sur le standard Unicode, un système d’encodage de caractères supportant le mixage de texte dans les langues couramment usitées dans le monde. Le XML facilite donc les échanges de données entre applications, tout en s’affranchissant, ou presque, des contraintes liées à la langue.Cette universalité ouvre un champ d’action à deux niveaux. Le XML est utilisé comme un outil technique, afin d’élaborer des applications au sein de l’entreprise, et aussi comme un langage commun, pour les applications interentreprises et de commerce électronique.Le premier domaine d’intervention du XML touche au déploiement d’applications d’entreprise peu coûteuses, fiables et performantes, qui reposent sur les technologies internet. Il constitue un véritable univers, regroupant un ensemble d’outils tels les “namespaces d’XML”, utilisés pour mixer sans encombre les repères du langage, les “schémas XML”, qui sont des méthodes décrivant les règles du contenu du document, ou encore XSL ou XSLT, ces langages évolués d’expression et de mise en forme utilisant des feuilles de styles.
Utilisation de métadonnées
Le second univers XML transforme radicalement la nature du web et des échanges électroniques sur internet. Un impact important pour le commerce, qui nécessite l’échange de documents comme les bons de commandes, les factures, les reçus, etc. Chaque document expose ce que veut savoir le destinataire, rien de plus. Les entreprises utilisent la famille de spécifications reposant sur XML pour communiquer avec leurs clients ou entre elles. Grâce à ces métadonnées, ce langage aide les utilisateurs (clients, entreprises, partenaires, etc.) à localiser les informations. Et son champ d’action sort allégrement du cadre d’internet et de l’échange de données, via les standards, pour atteindre la chaîne logistique. En réduisant les interventions humaines, XML rationalise la chaîne d’approvisionnement et engendre des services inédits basés sur les NTIC, les web services.XML passe du statut de simple outil à un langage ayant sa place à part entière dans la stratégie de l’entreprise. Jean-Paul Figer, qui dirige le pôle innovation et nouvelles technologies au sein de Cap Gemini Ernst & Young n’hésite pas à avancer que “disposer de données XML devient une condition “sine qua non” pour préserver sa position sur le marché.”
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