Avec la Snapdragon X Elite, Qualcomm veut se mesurer aux puces Apple et Intel

Les PC équipés de puces Snapdragon n’ont jamais fait d’étincelles, que ce soit chez Microsoft (avec la Surface Pro 9) ou chez d’autres constructeurs, laissant un boulevard à Apple et à ses puces M1 et M2. Le paysage a changé depuis la présentation par Qualcomm de la plateforme Snapdragon X Elite cette semaine ! Cette puce s’appuie sur les développements de Nuvia, une start-up fondée par des anciens d’Apple impliqués dans le développement des puces pour les iPhone et les Mac.

Du lourd dans une petite puce

La Snapdragon X Elite est un système-sur-puce gravé en 4 nm dont le processeur est équipé de 12 cœurs à l’architecture Oryon, que Qualcomm avait dévoilée il y a un an. Pas de configuration big.LITTLE popularisée par Arm qui combine cœurs puissants et cœurs économes. Ici, tous les cœurs Oryon travaillent ensemble à une cadence pouvant aller jusqu’à 3,8 GHz — ou 4,3 GHz quand un ou deux d’entre eux seulement carburent à fond.

Pour l’occasion, Qualcomm a multiplié les graphiques « à la Apple » pour démontrer les capacités de son SoC. L’entreprise s’est d’abord comparée aux puces d’Intel, affirmant que le processeur de la Snapdragon est jusqu’à deux fois plus rapide que la concurrence (Core i7-13800H 14 cœurs), et qu’il pouvait atteindre les mêmes performances de pointe que ce rival en utilisant 65 % moins d’énergie.

Qualcomm n’a pas oublié de s’en prendre à Apple et à la puce M2 : la X Elite se veut 50 % plus véloce dans les tests multi-cœurs dans Geekbench. Qualcomm veut enfoncer un coin dans la communication de la firme à la pomme, qui vante l’excellent ratio performances/watt de ses puces. A priori, en termes de puissance brute du processeur, on tient là une puce qui a du répondant ! D’après les tableaux, le SoC peut prendre en charge une alimentation allait de 10 à 50 W, ce qui permettrait de motoriser des ultra-portables type MacBook Air, voire des machines un peu plus exigeantes.

À cet égard, il va être très intéressant de suivre la keynote d’Apple la semaine prochaine, qui sera probablement consacrée en partie à la puce M3 qui sera gravée plus finement (3 nm, comme l’A17 Pro). Le constructeur pourra-t-il reprendre l’avantage ?

Du côté graphique, le système-sur-puce embarque un GPU Adreno produisant jusqu’à 4,6 téraflops, avec la prise en charge de l’API DirectX 12. Ce circuit supporte un écran 4K 120 Hz, plus trois écrans externes 4K (ou deux 5K). Qualcomm s’est favorablement comparé à des cartes intégrées comme l’Iris Xe d’Intel (l’Elite est deux fois plus performant) et la Radeon 780M d’AMD (80 % plus rapide). Le GPU assure aussi l’accélération matérielle du décodage et de l’encodage H.264/H.265/HEVC et AV1.

Qualcomm a passé beaucoup de temps à vanter les capacités du NPU (Neural Processing Unit), la puce spécialisée dans le calcul des fonctions d’intelligence artificielle. Elle peut mouliner 45 000 milliards d’opérations par seconde, c’est trois fois plus que le NPU de la Snapdragon 8cx Gen 3, la précédente puce Qualcomm pour les PC. Les opérations IA vont donc en bénéficier à plein, et aujourd’hui elles sont présentes partout.

Pour le reste, le système-sur-puce contient aussi une puce cellulaire Snapdragon X65G évidemment compatible avec la 5G (avec un débit descendant jusqu’à 10 Gb/s), le Wi-Fi 7 et le Bluetooth 5.4. La Snapdragon X Elite peut supporter jusqu’à 64 Go de mémoire vive LPDDR5x (pour une bande passante allant jusqu’à 136 Gb/s) et les SSD NVMe en PCIe 4.0.

Snapdragon X Elite Information Slide — © Qualcomm

Qualcomm a annoncé que les premiers PC dotés de cette puce apparaitront mi-2024. C’est là qu’on verra ce que la X Elite aura vraiment dans le ventre, car il ne suffit pas d’une puce à la pointe du progrès : il faut aussi que le logiciel suive, et malheureusement dans ce domaine, beaucoup reste à faire. À commencer par Microsoft, qui va devoir mettre les bouchées double pour peaufiner la version Arm de Windows 11.