L’arrivée d’Amazon et de son Kindle sur le marché français des liseuses n’épargne ni le secteur feutré de l’édition, ni celui des libraires. De grandes maisons jusque-là rétives à tout accord avec des acteurs du numérique ont finalement sauté le pas, afin que leurs auteurs soient présents sur ces nouveaux supports. Flammarion a conclu un accord en ce sens avec le géant américain du commerce en ligne. Quant à la Fnac, elle lance une contre-offensive.
L’enseigne de produits culturels et de loisirs s’associe avec Kobo pour commercialiser sa nouvelle liseuse. La filiale du libraire canadien Indigo Books & Music est un partenaire de choix pour le français. Non seulement elle a développé ses liseuses maison, mais elle dispose aussi d’un catalogue numérique de quelque 2,5 millions d’ouvrages, auxquels viendront s’ajouter les 80 000 œuvres dématérialisées en langue française de la Fnac.
Une appli gratuite pour appareils mobiles
Par ailleurs, le canadien dispose d’un savoir-faire dans le développement d’applications pour mobile. L’accord avec la Fnac prévoit la conception d’une application gratuite de lecture pour les appareils mobiles d’Apple ainsi que pour les smartphones tournant avec Android. Autre point fort : la présence du canadien sur les réseaux sociaux. Ses lecteurs peuvent par exemple commenter ou partager des passages de leurs romans favoris avec leurs connaissances sur Facebook.
Pour l’heure, aucune information n’a été dévoilée sur les caractéristiques de la future liseuse. Et son prix reste un mystère. Interrogé par l’AFP, Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, s’est contenté d’indiquer que « son prix sera[it] attractif ». Il devrait être en toute logique inférieur à celui du FnacBook, la première liseuse de l’enseigne, vendue 179 euros. Reste à savoir si les deux partenaires pourront s’aligner sur le prix du Kindle d’entrée de gamme, commercialisé à 99 euros.
Le prix des livres, un enjeu crucial sur le marché numérique
Le prix des ouvrages dématérialisés devrait être un enjeu majeur dans ce secteur. Alexandre Bompard a réclamé une harmonisation de la fiscalité sur le livre numérique. De fait, Amazon, dont la filiale européenne est hébergée au Luxembourg, bénéficie d’un avantage certain par rapport à ses concurrents français.
Alors que la lecture sur support numérique est encore anecdotique dans l’Hexagone, de nombreux acteurs se disputent d’ores et déjà ce marché émergent. France Loisirs et Chapitre.com ont lancé l’Oyo voici un an. Sony a dévoilé il y a quelques semaines sa nouvelle liseuse : le Reader PRS-T1 Quant à Bookeen, il a ouvert sa librairie numérique au printemps dernier. Plus que le support, la clé du succès tient en effet à la capacité des acteurs à proposer une librairie numérique attrayante et diversifiée, avec des œuvres qui ne soient pas des fonds de catalogue.
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