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Avec Blue, Microsoft peut-il changer le destin de Windows 8 ?

Windows 8.1, nom de code « Blue», peut-il sauver le soldat Windows 8 sur qui les critiques pleuvent depuis son lancement. Microsoft à la ferme intention de corriger sa copie et d’améliorer son système.

Avec 100 millions de copies vendues en six mois, Windows 8 n’est pas un échec. Par contre, il est difficile de nier la déception qu’il a provoquée chez les utilisateurs de l’OS historique de Microsoft.

Même si les affirmations de Microsoft quant à une prétendue adoption de Windows 8 similaire à celle de Windows 7 ne sont pas crédibles, le système connaît un accueil meilleur que celui de Vista en son temps.

Pour autant, Windows 8 est loin d’être le succès attendu et espéré par l’industrie du PC. Son principal défaut est de n’avoir pas réussi à relancer le marché PC et à capter l’attention d’utilisateurs séduits par les tablettes.

Une adoption poussive que Windows 8 doit à des défauts intrinsèques que nous avons relevé lors de sa sortie, même si le système offre de véritables innovations. Du coup, sept mois après la sortie, toutes les attentions sont focalisées sur Blue, nom de code de sa prochaine mise à jour qui sera dévoilée fin juin et disponible en octobre. Notons qu’il sera téléchargeable gratuitement pour les utilisateurs de Windows 8.

Une interface pensée pour le tactile

Le principal problème de Windows 8, c’est que Microsoft a mis la charrue avant les bœufs. Que l’éditeur l’admette ou non, il a négligé le bureau. Certains diront même, un peu à tort, qu’il l’a renié. Ses développeurs se sont focalisés sur les fondations du système et sur la nouvelle interface tactile en oubliant de faire évoluer le seul environnement qui fait toujours le quotidien de ses centaines de millions d’utilisateurs ! Pire encore, ils l’ont relégué au second plan.

Certes, Hyper-V, Windows Storage, File History, Windows Defender et Smart Screen NTFS sont autant d’innovations fondamentales qui justifient pleinement que les « power users » passent à Windows 8.

De même, la nouvelle interface est indéniablement essentielle aux usages tactiles et à la concrétisation du concept hybride initié par Microsoft. Pour autant, croire qu’elle puisse séduire tous les publics et s’imposer, telle quelle, y compris sur les PC classiques, est une vue de l’esprit, une utopie totale assez inimaginable de la part d’un acteur comme Microsoft.

Les ingénieurs de Redmond auraient dû innover autour du Bureau et enrichir ses capacités d’interaction avec le nouvel univers tactile. Ils n’auraient, surtout, jamais dû imposer ce dernier par défaut sur des PC classiques. L’interface a suffisamment de qualité pour convaincre par elle-même avec le temps. L’infliger de la sorte n’avait au final probablement qu’une finalité purement pécuniaire: celle de forcer l’usage du Windows Store pour lequel Microsoft touche des royalties sur chaque vente d’apps! Jusqu’ici le marché a donné tort à l’éditeur! Logique.

Le retour au bureau ?

Soyons clairs, en la matière, tout porte à croire que Windows Blue ne changera probablement rien à l’affaire. On ne sait toujours pas si Microsoft offrira effectivement un moyen de démarrer directement sur le bureau. L’entreprise a surtout focalisé ses efforts d’amélioration sur le nouvel environnement et les apps tactiles. Le bureau continuera donc de jouer les seconds couteaux.

De toute façon, on voit mal l’éditeur revenir sur sa décision de forcer l’adoption du Windows Store. Et tout laisse à penser que Microsoft ne fera pas revenir l’ancien menu Démarrer, ni même n’offrira la possibilité de placer les tuiles ou les icônes des Apps tactiles sur le bureau. Certes, la rumeur veut que le bouton Démarrer fasse sa réapparition.

Mais si celui-ci se contente simplement d’appeler le nouvel écran d’accueil, cela n’aura aucun intérêt et démontrera cruellement que l’éditeur n’a pas l’intention d’écouter ses utilisateurs les plus réfractaires. Attendons toutefois la présentation officielle pour porter un jugement.

Corriger les erreurs d’hier

Malgré tout, d’autres éléments pourraient permettre à Windows 8.1 d’accélérer enfin l’adoption du nouveau système. Certains défauts actuels trouveront effectivement une correction dans cette évolution.


* L’immaturité du marché : l’absence de machines tactiles au lancement explique aussi la lenteur de déploiement de Windows 8. Même encore aujourd’hui, 7 mois après, seulement 30% des PC présents dans les rayons disposent d’un écran tactile. On estime cependant que pour la disponibilité de Windows 8.1, 70% des PC présents en rayon seront tactiles. Et les nouveaux processeurs Intel promettent des ultrabooks hybrides beaucoup plus intéressants que les modèles actuels.

* Le manque de densité de l’écran d’accueil sera également corrigé par Windows 8.1 qui, grâce à une nouvelle « mini taille » de tuiles, permettra de placer bien plus d’informations à l’écran. Cela procurera davantage de liberté de personnalisation aux utilisateurs et masquera l’aspect enfantin de cet écran que certains n’apprécient guère et dénoncent ouvertement.

* Le désert qualitatif et quantitatif du Windows Store : le manque d’applications de qualité dans le Windows Store devrait là aussi s’avérer moins handicapant pour le nouveau système. Développer des applications ambitieuses prend du temps, et l’on commence seulement maintenant à voir des choses intéressantes débarquer comme Adobe Photoshop Express. Parallèlement, Office 2013 sera, lui aussi, mis à jour avec, très probablement, des déclinaisons tactiles de Word, Powerpoint et Excel qui viendront elles aussi enrichir le Store. Enfin, la plateforme sous-jacente (WinRT) et les outils de développement vont être enrichis pour simplifier et accélérer le travail des développeurs.

Ce n’est donc peut-être pas tant les améliorations apportées en surface à Windows 8 qui lui permettront de voir ses ventes décollées, mais bien davantage une plus grande maturité du marché, des offres, du Store et du système lui-même (Windows 8.1 ressemble étrangement à une version finalisée de ce que Windows 8 aurait dû être) après plusieurs mois de tâtonnement. Le problème pour Microsoft, c’est qu’entre temps, les utilisateurs se sont massivement tournés vers des tablettes (en particulier celles sous Android à moindre coût), et que les reconquérir ne sera pas une mince affaire…

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Par : Opera

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