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Avec Blink, Google prépare le futur de Chrome et s’éloigne de Webkit

Google vient d’annoncer la création d’un nouveau moteur de rendu de page Web, Blink, qui devrait lui permettre de s’émanciper des limitations de Webkit et d’améliorer les performances de Chrome.

Trois dates à retenir. Juin 2001, et la naissance de Webkit, moteur de rendu de pages Web qui est né d’un « fork » de KHTML, autrement dit un nouveau projet utilisant une base d’éléments déjà établis. 2 septembre 2008 et l’arrivée en bêta de Google Chrome, navigateur rapide, qui fusionnait barre de recherches et d’URL et utilisait Webkit, au même titre que Safari, le navigateur d’Apple, et plus récemment qu’Opera. Troisième date. 3 avril 2013, alors que Webkit va bientôt fêter ses douze ans, Google vient d’annoncer un « fork » de Webkit, appelé Blink.

Innovation ralentie

La raison de cette scission est technique. Chromium, le navigateur libre, sur lequel est basé Chrome, utilise une architecture multiprocess différente de celle de ses concurrents utilisant Webkit. Cette différence a « abouti à complexifier les choses à la fois pour les projets WebKit et Chromium. Cela a ralenti le rythme de l’innovation collective », indique Adam Barth, un des responsables du développement de Chromium sur le blog officiel du projet.

Optimisation avant tout

Si la « décision n’a pas été facile à prendre », la création de Blink est pensée pour aiguillonner l’innovation. Mais quelles seront les conséquences de l’arrivée de Blink ? « A courts termes, Blink représentera peu de changements pour les développeurs Web. » Il ne devrait donc pas y avoir de gros chamboulements dans les premiers mois, mais difficile de dire ce que donnera cette « fourche » d’ici un an ou plus. Car, la tâche à laquelle s’attelle l’équipe de Blink est colossale : « Le gros du travail initial sera concentré sur des améliorations de l’architecture interne et une simplification du code ». Ainsi, près de 7 000 fichiers, contenant 4,5 millions de lignes de code, pourront être supprimés, selon les premières estimations d’Adam Barth. Un élagage qui devrait aboutir à plus de stabilité et moins de bugs. Sans négliger les standards du Web et l’interopérabilité avec les autres navigateurs.

On imagine évidemment que derrière cette amélioration de Chrome/Chromium, qui devrait prendre un certain temps, Google a en tête de donner plus d’attraits et de marge d’évolution à son Chrome OS, qui pour l’instant se cherche encore, dans un monde où la connexion permanente n’est pas systématique et où l’offre applicative de Chrome OS est encore limitée.

Opera et la diversité du Web

Opera, qui a abandonné en février dernier sa propre technologie de rendu, Presto, pour Webkit, serait a priori de la partie. C’est en tout cas ce qu’on peut lire sur le blog personnel de Bruce Lawson, un des développeurs d’Opera et évangéliste maison pour un Web ouvert. L’annonce officielle est encore à venir.
En tout cas, avec l’arrivée de Blink et l’annonce quasi concomitante d’un projet de développement d’un moteur de rendu, Servo, à long terme entre Mozilla et Samsung, « la diversité sur le Web n’a jamais été en aussi bonne santé et l’interopérabilité n’a jamais été aussi interopérable », s’enthousiasme Bruce Lawson sous forme de boutade. De manière amusante, pour la petite histoire, rappelons que Webkit a été initié par Apple…

A lire aussi :
Mozilla et Samsung travaillent sur Servo, un navigateur de nouvelle génération – 04/04/2013
Opera se rallie à la technologie Webkit
– 13/02/2013
Pourquoi Google lance son propre navigateur
– 02/09/2008

Sources :
The Chromium Blog
Blog de Bruce Lawson

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Pierre Fontaine