Ce qu’il faut espérer, c’est que la décentralisation des problématiques télécoms permette d’éviter les égarements de politiques qui ont du mal à voir au-delà du boulevard périphérique. Décider depuis Paris ce qui est bon dans le domaine des transports fait qu’aujourd’hui de nombreuses dessertes SNCF ont été purement et simplement abandonnées. Il se trouve qu’en la matière, le pouvoir de décision est lui aussi confié aux collectivités locales et l’on a pu voir ça et là, via un système concessionnaire, réapparaître des lignes ferroviaires que l’on croyait vouées à l’oubli. L’acte de décentralisation touche au c?”ur même de la notion de service public. Et il est bon que les collectivités locales prennent leur destin en main tout simplement parce qu’elles l’ont sous le nez.Pour autant, l’intelligence et le bon sens ne sont pas le monopole des régions, des départements ou des communautés de communes. On peut craindre la construction de réseaux haut débit qui ne s’amortiraient pas avant la fin des temps, tout comme ces quelques axes autoroutiers à péage dont la fréquentation ne dépasse pas deux voitures à l’heure. Tout abandonner aux régions et s’en laver par avance les mains n’est pas sans risques. Lorsque le rapport de la chambre régionale des comptes tombe, deux ans se sont écoulés. Et il n’est pas évident que l’on puisse un jour convertir un backbone sous-utilisé en champignonnière ou cave à vins.
Le risque, c’est incidemment Michel Edouard Leclerc qui l’a pointé à la télévision. Le président du groupe de distribution éponyme a tout de même indiqué qu’en général une autorisation d’implantation d’un hypermarché se payait à coups de ronds-points. De ces carrefours ruraux dont la taille hollywoodienne laisse rêveur lorsque l’on prend en compte le trafic qu’ils sont censés réguler. Sans contrôle ou self-control, il n’est pas impossible que l’on voie un jour des agglomérations de la taille de Pithiviers dotées de capacités de transmissions de données égales à celle d’une ville comme Séoul. Une comparaison à méditer. Si la Corée du Sud est aujourd’hui championne du monde haut débit c’est en raison d’une volonté politique hautement centralisée.
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