Tous les grands patrons de la tech américaine se sont alignés comme un seul homme (ou presque) derrière Donald Trump depuis son élection. Certains revirements sont spectaculaires voire caricaturaux, comme celui de Mark Zuckerberg en phase de trumpisation accélérée, d’autres étaient pressentis. Toujours est-il que le secteur voit dans le futur locataire de la Maison Blanche un champion de la dérégulation, dans les cryptos comme dans l’IA générative.
Des faveurs à 1 million de dollars
À l’image des constructeurs automobiles, les mastodontes des technologies ont signé des chèques d’1 million de dollars pour financer l’investiture de Donald Trump qui se déroulera le 20 janvier.
Certains dons sont étonnants : Tim Cook, le CEO d’Apple, pourtant peu suspect de sympathie pour les politiques radicales de Trump, a ainsi mis la main à la poche, évoquant même une « grande tradition américaine » (Apple avait donné 43 200 $ pour l’investiture de Joe Biden il y a quatre ans).
Tim Cook, mais aussi Sam Altman le boss d’OpenAI, ou encore Dara Khosrowshahi (Uber) ont puisé dans leur immense fortune personnelle, mais Microsoft, Google, Meta ou encore Amazon ont contribué en tant qu’entreprise, à hauteur d’1 million chacune. Les grands patrons de ces sociétés assisteront d’ailleurs à l’événement lundi prochain, exception faite de Jensen Huang, le CEO de Nvidia.
Cet empressement à donner de l’argent pour l’investiture de Donald Trump a éveillé les soupçons de deux sénateurs démocrates, Elizabeth Warren et Michael Bennet. Ils ont donné aux dirigeants jusqu’au 25 janvier pour répondre à une série de questions, dans une lettre partagée par Sam Altman. « Nous craignons que votre entreprise et d’autres donateurs issus des grandes entreprises technologiques n’utilisiez vos contributions massives au fonds inaugural pour vous rapprocher de l’administration Trump dans le but d’éviter tout examen minutieux, de limiter les régulations et d’acheter des faveurs », écrivent les sénateurs.
Et il est vrai que toutes ces entreprises ont maille à partir avec les autorités américaines dans plusieurs dossiers liés à leurs pratiques commerciales ou à des abus de position dominante. Les sénateurs veulent connaître les circonstances dans lesquelles les entreprises ont décidé de contribuer au fonds inaugural, la justification de ces dons, si le conseil d’administration a été informé, et s’il y a eu des communications préalables entre des responsables et des membres de l’équipe de transition de Donald Trump.
« Les efforts de l’industrie laissent penser que les grandes entreprises technologiques cherchent à s’attirer les faveurs des autorités et à contourner les règles. Cela pourrait être bénéfique pour les dirigeants milliardaires de la tech, mais ce serait néfaste pour l’Amérique », écrivent-ils encore. Sam Altman a répondu par l’ironie, en se demandant pourquoi il n’a pas reçu la même lettre lorsqu’il a donné aux démocrates.
Le dirigeant d’OpenAI explique aussi que sa contribution étant personnelle, il ne comprend pas ce que viennent faire les questions concernant son entreprise (qui n’a rien donné). Pourtant, en tant que principal porte-parole et visage public de la société – une situation comparable à celle de Tim Cook chez Apple – cette distinction paraît bien mince. Mettre en avant l’argument du « don personnel » semble donc quelque peu hypocrite, surtout si les politiques futures de l’administration Trump s’avèrent favorables à leurs entreprises respectives.
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Source : CNBC