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AV1: le codec vidéo du futur est prêt

La première version du codec de compression vidéo AV1 est enfin sortie. Gratuit et open source, il va succéder à VP9 et promet de meilleures performances que son rival HEVC. Il est développé par une myriade de géants du web comme Microsoft, Apple, Google ou Netflix. 

Accéder à une meilleure qualité vidéo, notamment en 4K, sans booster sa connexion Internet, cela sera bientôt possible. La version 1.0 du codec de compression vidéo AV1 vient de sortir et avec lui la promesse de pouvoir accéder beaucoup plus facilement à de l’ultra HD. L’Alliance for Open Media (AOM) qui a développé l’AV1 affirme qu’il est capable de diffuser des vidéos 4K en consommant beaucoup moins de données et moins de capacité réseau. Et les gains sont énormes : d’après des tests comparatifs indépendants, AV1 -qui succède à VP9, actuellement utilisé sur Netflix ou Youtube- serait jusqu’à 40 % plus efficace que VP9 ou HEVC. 

L’AV1 permettrait également « d’afficher des images vives, des couleurs plus profondes, de meilleurs contrastes et d’autres fonctions d’imagerie UHD améliorées » peut-on lire dans le communiqué de presse de l’AOM.

Pourquoi c’est important ? Parce que derrière ce format se cachent presque tous les géants de la vidéo en ligne, associés pour une norme plus efficace et économe en bande passante. Google, Microsoft, Amazon, Facebook, Cisco, Mozilla, Netflix et plus récemment Apple… Tous soutiennent AV1 et l’intègreront demain dans leurs produits respectifs. A noter également : Videolan, l’association qui conçoit le célèbre lecteur VLC, est également de la partie. 

Le grand public devrait pouvoir en profiter en 2020

Mais pour que ce codec soit adopté, il ne suffit pas qu’il soit supporté par des éditeurs prestigieux ou des navigateurs comme Firefox. Toute la chaîne doit suivre, notamment le matériel. Et de ce côté là, les choses vont prendre un peu plus de temps, même si des alliances avec des fabricants de processeurs comme Intel, Nvidia, AMD and Arm ont déjà été conclues.

L’AV1 va se généraliser sur la plupart des navigateurs Web d’ici 2019, d’après CNET.com. Et les processeurs devraient prendre en charge l’AV1 à l’horizon 2020. On pourra alors non seulement décoder plus aisément les vidéos en AV1 avec son smartphone, son PC ou encore sa télé connectée, mais aussi capturer des images en ce format. 

Le déploiement de l’AV1 risque aussi de bouleverser le processus d’élaboration des standards vidéo. Les géants du Web ont créé l’AOM pour lutter contre tout un système, celui des groupements d’experts qui se mettent d’accord sur des standards dont l’utilisation est soumise à des royalties. L’AV1, gratuit et open-source, entre donc en confrontation directe avec le HEVC qui a été développé par le MPEG (Moving Picture Experts Group) et le VCEG (Video Coding Experts Group). Si l’Alliance for Open Media parvient à imposer son codec -ce qui est bien parti- ce sera une vraie prise de pouvoir de la part du monde du Web.

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Amélie Charnay