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Aux investisseurs anonymes

Il est des chiffres qui ne révèlent, de prime abord, pas autre chose qu’un record. Selon la Direction des relations économiques extérieures, la Dree, la France…

Il est des chiffres qui ne révèlent, de prime abord, pas autre chose qu’un record. Selon la Direction des relations économiques extérieures, la Dree, la France a pour la première fois battu les États-Unis en ce qui concerne le montant de ses investissements à l’étranger. En 2000, ce sont 187 milliards d’euros (13,3 % du PIB) qui ont quitté l’Hexagone (+ 65 % par rapport à 1999). Mais le bulletin météo de la Dree est anonyme, et on aimerait bien connaître la liste des contributeurs à cette vaste “fuite “. Comme France Telecom. Au début de l’année 2000, le président du groupe, Michel Bon, qui comptait encore en francs, savait qu’il allait dépenser quelque 400 milliards de notre ancienne monnaie en croissance externe sur les marchés extérieurs. Il fallait du souffle pour dépenser à soi tout seul un tiers, en euros, du chiffre annoncé par la Dree. C’est aussi cette année-là que Vivendi rachetait le Canadien Seagram et devenait numéro 2 mondial des médias. Une stratégie qui vaut aujourdhui à ces deux groupes la vindicte des marchés et les applaudissements anonymes de la Dree.* rédacteur en chef

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Philippe Bonnet*