Et si l’on se passait de magnétoscope ou d’enregistreur numérique, tout en pouvant sauvegarder les émissions de son choix ? C’est l’idée que vient d’avoir, aux Etats-Unis, le câblo-opérateur Cablevision. Le prestataire va permettre
à ses clients d’enregistrer leurs programmes préférés, non chez eux mais directement sur ses propres serveurs.Les utilisateurs devront indiquer à leur décodeur numérique, en navigant dans un menu, ce qu’ils souhaitent enregistrer, et ‘ rapatrieront ‘ le programme quand ils le souhaitent. L’offre, baptisée RS-DVR
(Remote Storage Digital Video Recorder), va être testée pendant 60 jours, à Long Island dans l’Etat de New York. Selon Reuters, la solution sera proposée à tous les clients de Cablevision
?” estimés à 2,1 millions ?” d’ici à la fin de l’année.L’espace de stockage alloué sur les serveurs du câblo-opérateur serait, d’après le magazine Red Herring, de 80 Go. Et le service serait facturé moins de 10 dollars par mois, soit le coût de location
actuel d’un décodeur numérique appliqué par Cablevision.Une simple mise à jour logicielle des décodeurs câble actuels suffira. Le grand intérêt, pour Cablevision, sera de limiter les coûts liés au parc des actuels décodeurs à disque dur, source de problèmes techniques (déplacement de
techniciens, échange de matériel, etc.) plus nombreux que ceux causés par une ‘ box ‘ toute simple.
Problèmes de droits ?
De fait, selon Reuters, les concurrents, Comcast et Time Warner Cable, se disent interessés par ce genre de solutions, dès lors que sa légalité envers les ayants droit sera prouvée. Time Warner avait, en 2003,
renoncé, par peur des poursuites des networks américains, à son projet ‘ Mystro ‘, qui aurait dû permettre d’accéder à n’importe quel programme télé au moment voulu, sans même avoir à le
sauvegarder.Pour Cablevision, qui a informé ses diffuseurs de son test, la question ne se poserait pas. A ses yeux, il ne s’agirait pas d’un service de vidéo à la demande de programmes télévisés, mais simplement d’une externalisation de la fonction
de magnétoscope.En France, chez UPC-Noos, on indique que cette solution ‘ est étudiée ‘ et ‘ techniquement possible ‘, mais qu’on préfère aujourd’hui en
rester au décodeur avec disque dur. L’intérêt des coûts laisse sceptique. ‘ Gérer de tels flux d’informations n’est pas simple non plus ‘, confie un porte-parole.Chez neuf Cegetel, une telle idée n’est pas à l’étude, même si elle est jugée ‘ parfaitement possible ‘ d’un point de vue technique. Car ‘ cela s’inscrit dans la
tendance actuelle de déporter certaines fonctions de l’utilisateur vers le fournisseur ‘, et de citer en exemple
son propre service neuf giga (du stockage et du partage d’information en ligne). L’opérateur évoque des ‘ problèmes de droit de
diffusion ‘ en France, qui pourraient bloquer l’arrivée de ce type d’offre, chez les câblo-opérateurs ou les fournisseurs daccès.
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