La transposition de la vie démocratique sur internet avance à petits pas. En cela, la décision du gouvernement allemand de généraliser le vote électronique, pour tous les citoyens, à l’horizon 2010, est la bienvenue.Cela semble être un bon moyen de relancer l’engagement des électeurs pour leur vie politique et, incidemment, de donner un sérieux coup de pouce à l’ancrage d’un pays dans les facilités de l’action à distance.Mais 2010, c’est trop loin ! Sans parler de la France, pays dans lequel un tel calendrier n’existe pas. L’Hexagone est trop frileux. Combien de temps allons-nous encore déplorer une abstention frisant, ou dépassant parfois, les 50 % ?Il est vrai que la démarche qui consiste à écourter son week-end pour se rendre dans une école, transformée pour l’occasion en bureau de vote, est symptomatique du devoir démocratique. Il faut prévoir le déplacement, réfléchir durant le trajet, traverser une cour de récréation, tendre sa carte d’électeur, se recueillir dans l’isoloir et déposer avec un rien de solennité son bulletin dans l’urne.Cette citoyenneté à la mode Jules Ferry est admirable, mais elle part en quenouille. Et quand cela ne concerne plus qu’un citoyen sur deux, c’est la démocratie qui s’en va par petits bouts. Sans aller jusqu’à substituer le ” a voté ” par un ” a cliqué ” plus branché, le vote par internet pourrait réconcilier les Français avec les choix politiques qu’on leur propose à intervalles réguliers.Et tant pis si le web, qui donne illégalement les tendances de résultats au fil de la journée, modifie en streaming la réflexion des électeurs. La consultation politique prendra peut-être une allure de compétition sportive. Mais elle fera de l’audience. Ce qu’on appelle encore le taux de participation.
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